Tunis : L’Algérie met en garde contre une intervention étrangère en Afrique du Nord

Tunis : L’Algérie met en garde contre une intervention étrangère en Afrique du Nord

Algerian Foreign Minister Ramtane Lamamra speaks to reporters during a joint press conference with his counterpart Saudi Prince Saud bin al-Faisal (unseen) following their meeting in Riyadh, on April 15, 2014. AFP PHOTO/FAYEZ NURELDINELe ministre algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra, a mis en garde contre  les dangers d’une intervention étrangère en Afrique du Nord, à la veille d’une réunion qui s’ouvre ce mardi  à Alger sur la crise libyenne.

Dans une interview au quotidien britannique « The Independent », il a affirmé  qu’une intervention militaire étrangère “peut devenir une partie du problème et non une partie de la solution”.

” Elle augmente la probabilité d’un surcroît  d’activités terroristes et d’une  plus grande  déstabilisation dans les pays qui sont opposés à l’intervention étrangère», a-t-il dit.

 Alger accueille ce mardi une conférence réunissant les ministres des Affaires étrangères de  l’Egypte, de la Tunisie, les représentants de la Ligue arabe et ceux de l’Union européenne, ainsi que le nouvel émissaire de l’ONU pour la Libye, Martin Kobler.

Lamamra a souligné que l’instabilité dans les pays voisins de l’Algérie « fait partie de notre propre sécurité ».

“Dès lors  que vous contribuez à résoudre ce genre de problème chez  votre voisin, vous protégez  et améliorez votre propre sécurité nationale”, a-t-il souligné..

L’Algérie a été farouchement contre l’intervention militaire en Libye, et ses responsables ont averti à  plusieurs reprises que cela ne ferait envenimer une situation déjà complexe.

“L’intervention étrangère peut avoir empêché les Libyens eux-mêmes de s’acheminer vers pareille  solution que l’Union africaine proposait à l’époque, et qui représentait  une transition pacifique”, a déclaré  Lamamra, en référence à  l’intervention de l’OTAN en 2011 qui avait  aidé les groupes rebelles libyens à renverser Mouammar Kadhafi.

La Libye a sombré  dans le chaos depuis la révolution de 2011, avec une  guerre civile et des milices armées qui cherchent à mettre la main sur les plus grandes réserves de pétrole du continent.

Le groupe Etat islamique a exploité le  vide politique en  Libye pour  prendre le contrôle de la ville côtière de Syrte, et de nombreuses attaques terroristes ont été montées et planifiées sur  le territoire libyen, y compris le récent attentat suicide contre le bus de la Garde présidentielle en Tunisie.

Cela a poussé l’Algérie à se préoccuper de plus en plus de la sécurité des frontières et  à voir d’un mauvais œil les ingérences  dans la transition démocratique des pays voisins, dont notamment la Tunisie.