Trévidic a-t-il un plan derrière les têtes des moines ?

Trévidic a-t-il un plan derrière les têtes des moines ?

Marc-Trevidic-magistrat.jpgOn n’est visiblement pas encore sorti du marécage de Tibhirine dans lequel le juge français Jean Marc Trévidic voudrait bien enfermer l’Algérie.

Il ne se passe pratiquement pas une semaine sans qu’il ne se fende d’une déclaration tapageuse dans laquelle il tape invariablement sur le gouvernement algérien coupable d’après lui de bloquer l’enquête sur l’assassinat des moines.

Et ce jeudi, il en a encore remis une couche en déclarant son intention de lancer dans les «prochaines semaines» une nouvelle commission rogatoire internationale, pour obtenir la possibilité d’examiner lui-même et son équipe les prélèvements effectués sur les crânes des moines.

C’est que le juge français ne croit pas une seconde que les autorités algériennes aient l’expertise et les moyens nécessaires pour effectuer l’opération en Algérie.

Pourtant, le ministre de la justice Tayeb Louh a assuré il y a quelques jours que la gendarmerie et la police nationales disposent de laboratoires bien équipés pour ce genre d’opérations.

Insuffisant pour convaincre le magistrat rebelle qui a sûrement une idée derrière la tête bien avant sa venue très médiatisée en Algérie, est plus précisément à Tibhirine où il avait assisté personnellement à l’examen des têtes des moines.

Commission rogatoire

Aux journalistes qui l’interrogeaient, Trévidic a répliqué en effet que l’Algérie «ne dispose pas de moyens techniques et scientifiques lui permettant de conserver les prélèvements pris sur les corps des moines assassinés.

Il a ajouté accusateur presque, que cela risquerait, de «détruire irréversiblement tout le travail». Tout se passe comme si le juge français voudrait prouver coûte que coûte ses propres désirs.

En l’occurrence il veut mettre en accusation l’armée algérienne d’être l’auteure de l’assassinat des moines comme le répètent depuis des années certains milieux politiques et médiatiques en France.

Enquêteur ou accusateur ?

Pour cause, Trévidic décrypte le refus des autorités algériennes de remettre les échantillons à son équipe d’experts, comme une preuve qu’elles veulent veulent cacher des choses.

Pis encore, il va jusqu’ à conclure de manière péremptoire que les autorités algériennes «ne savent pas quelle est la vérité dans cette affaire» et qu’elles «ignorent même ce qu’on peut tirer des prélèvements».

Leur seul souci, d’après lui, «c’est de ne pas sortir de la version officielle.».

Au-delà de ces allégations qui restent à vérifier, l’on se demande s’il n’ y a pas un savant partage des rôles entre le Quai d’Orsay qui «salue la coopération» des autorités algériennes et ce juge qui remue le couteau dans la plaie.