Timbre du Passeport à 10 000 DA, Le gouvernement pénalise le citoyen

Timbre du Passeport à 10 000 DA, Le gouvernement pénalise le citoyen

2014-APN__600_657535205 (1).jpgDans les coulisses de l’APN, des dizaines de députés, dont la plupart appartenaient aux différents partis de l’opposition, font pression sur la commission des finances pour amender un article de la loi de Finances portant augmentation du prix du timbre fiscal perçu lors de la délivrance ou l’établissement du passeport biométrique.

Tout le monde le sait, l’actuelle taxe est de 2 000 dinars, alors que la proposition du gouvernement dans son projet de la LF 2015 le porte à 10 000 DA, soit une augmentation vertigineuse de 500%. D’ailleurs, on nous explique que la ruée actuelle dans les administrations et autres guichets des services de l’état civil des APC et daïras est due en grande partie à cette augmentation.

Des sources parlementaires font état de débats houleux au sein de la commission sur la signification de cette augmentation, son contexte, ses raisons, appelant à la rescousse le ministre des Finances lui-même.

Ce dernier ne cache pas que cette taxe est devenue presque indispensable pour amortir les coûts de fabrication du passeport biométrique, dont la technologie de pointe reste onéreuse. Et pour beaucoup de nos députés contestataires, le pire, c’est que le gouvernement se montre confiant et sûr que notre « majestueuse APN » et autre « Sénat » vont applaudir l’augmentation de la taxe et vont même l’adopter en plénière et en direct sur la chaîne terrestre algérienne.

D’ailleurs, notre auguste grand argentier explique à chaque occasion que l’affaire est réglée et que la taxe sera bientôt adoptée sans changement, répliquant à ses contradicteurs que d’autres documents sont devenus gratuits, comme la carte nationale d’identité dont le timbre fiscal coûte actuellement 100, dinars ou le casier judiciaire. Pour Djellab, notre ministre des Finances, c’est « juste, juste ».

Or, là où le bât blesse et suscite des interrogations, c’est cette prétention de la part de nos gouvernants de rendre un droit souverain de voyager ou de circuler, c’est selon, encore plus difficile, pour ne pas dire impossible.

Un million de centimes le document de voyage, c’est quand même cher, si un père de famille veut établir un passeport pour sa progéniture de quatre ou cinq enfants, sans parler de son épouse.

« Voilà un droit consacré et qui pourrait être gratuit pour un citoyen algérien devient encore plus lointain et inaccessible », dénonce un parlementaire opposant, qui rappelle en fait le fameux document des années 70 du siècle passé lors du régime socialiste ou la délivrance de « l’autorisation de sortie du territoire » était devenue le document plus difficile à obtenir que le visa européen.

Un autre député dénonce, quant à lui, cette « inertie » de l’APN, qui vient de perdre tout « honneur et respect », quand des ministres font valoir que leurs projets passeront sans changements, sans modifications.

Il y a bien longtemps que l’exécutif contrôle le supposé « législatif » et que nos parlements, comme institutions dite populaires deviennent de simples caisses de résonance ou des faire-valoir de la démocratie à l’algérienne. Rien ne pourra arrêter le gouvernement, quand celui-ci décidera d’une taxe ou d’une augmentation d’une autre, pour la simple raison que le comportement de la majorité au sein de l’APN et la feuille de route, s’il en existe une, du gouvernement ne font qu’un.

D’ailleurs, c’est avec un sourire narquois qu’un député FLN essaie de nous faire croire qu’il existe des nuances :» Nous allons réduire de moitié le montant de cette taxe. Vous verrez ! ». Faut-il le croire  ?