TERRORISME : Pourquoi les Etats-Unis demandent l’aide de l’Algérie ?

TERRORISME : Pourquoi les Etats-Unis demandent l’aide de l’Algérie ?

7435501-11457290.jpgPourquoi les Etats-Unis, le pays le plus fort du monde demande conseil à l’Algérie afin d’améliorer la lutte contre le terrorisme ? Un geste qui démontre que les occidentaux peinent à trouver une solution pour éradiquer le phénomène, analyse de l’Afriqueinside.

C’est par le biais de l’AFRICOM, le commandement militaire américain pour l’Afrique que Washington a demandé à Alger de lui donner des conseils en matière de lutte contre le terrorisme. Le commandant adjoint de l’institution américaine, Phillipe Carter s’est exprimé depuis la capitale algérienne et a été très clair sur le sujet, « ma visite en Algérie tend à recevoir des conseils et à échanger sur les questions de sécurité notamment la lutte contre le terrorisme et sur la situation dans des pays comme la Libye et la région du Sahel «. Il s’est entretenu lors de son déplacement avec un certain nombre d’officiels à commencer par le ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra.Cette déclaration intervient alors que les Etats-Unis, et, d’une manière plus globale, les occidentaux, ont du mal à trouver une solution pour mettre fin au terrorisme qui sévit non pas seulement sur leurs territoires mais aussi en Afrique et plus particulièrement dans la zone sahélo-Saharienne.

Depuis la présence de la France au Mali, si les djihadistes qui occupaient le nord du pays ont officiellement quitté la zone, de nombreuses attaques ponctuelles se produisent encore. Avec le déploiement de la mission Barkhane, Paris espère pouvoir lutter de façon efficace contre le terrorisme endémique mais pour le moment les résultats sont loin d’être ceux que le ministère de la Défense français aurait pu espérer. Si Washington demande l’aide de l’Algérie, ce n’est pas pour rien. En effet le pays connaît malheureusement très bien le terrorisme puisqu’il a été particulièrement touché dans les années 1990. Avec plus de 200 000 morts, la décennie noire constitue un des plus tragiques épisodes de l’Histoire récente du pays, après la guerre de Libération. La mise en place de la concorde civile par le président Abdelaziz Bouteflika aura permis de mettre fin aux phénomènes terroristes de masse. Néanmoins un certains nombre d’attaques persistent contre les forces de sécurité.

La méthode de travail d’Alger en ce qui concerne le terrorisme est très simple. Elle se base sur le renseignement et sur la coopération avec un certains nombre de pays proches géographiquement. Mais ce n’est pas tout. L’Algérie a toujours été très ferme et n’hésite pas lorsqu’il s’agit de lancer de vaste offensive contre des groupes armés. Ce fut le cas par exemple lors de la prise d’otage d’In Amenas en 2013 ou encore plus récemment lors de la mort d’Hervé Gourdel. Face au terrorisme, Alger est très ferme, intransigeant et surtout, elle a une méthode qui le plus souvent porte ses fruits. Ce n’est pas le cas pour les occidentaux qui peinent sur le sujet. D’autant que la situation en Libye est en train de provoquer des craintes dans les chancelleries européennes, américaines et nord-africaines. Le développement de cellules terroristes et la présence de camps d’entrainement pour djihadistes sont avérés et personne ne sait comment la situation risque d’évoluer. Une chose est certaine c’est que la Libye est sur le point d’entrer en guerre civile totale. La visite du représentant de l’Africom, outre la demande d’aide à Alger, est également un moyen de mettre en place une stratégie commune et d’échanger des renseignements. De par sa position centrale, l’Algérie constitue un interlocuteur incontournable pour mettre à mal les réseaux terroristes. Il est désormais évident que lutter contre le djihadisme dans la zone, l’aide d’Alger sera précieuse et efficace.

Ismain