Syndicat national des praticiens de Santé publique ,Merabet dans le collimateur de Ould Abbès

Syndicat national des praticiens de Santé publique ,Merabet dans le collimateur de Ould Abbès

OULD ABBES.jpgLe Dr Lyes Merabet, président du Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP) vient de se voir signifier par le ministère de la Santé, « l’expiration » de son mandat à la tête de ce syndicat.

Dans un courrier daté du 31 mai 2012 que lui a adressé le SG du ministère de la Santé, Bouchenak Kheladi, dont le Midi Libre détient une copie, celui-ci l’informe qu’il n’a plus le « droit d’agir et de représenter cette instance syndicale auprès du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière; et ce conformément au principe de légalité constitutionnellement consacré ». Le SG reproche au responsable syndical de ne pas avoir « tenu son 6e congrès ordinaire dans les délais impartis par son statut (Art.49) et dont l’expiration s’est concrétisée le 12 mai 2012 ». Le Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique (SNPSSP) du Dr Mohamed Yousfi, s’était vu en mars dernier rappelé à l’ordre presque dans les mêmes termes. Pour autant le règlement (dont nous avons une copie) auquel le SG du département d’Ould Abbès fait référence pour justifier son rappel à l’ordre stipule en son article 7 que « le congrès doit se tenir le cas échéant pour des raisons de force majeure au plus tard six (06) mois après la fin du mandat ». Suivant l’article 5 dudit règlement, la date et le lieu du déroulement du congrès « sont adoptés lors du dernier conseil national avant la fin du mandat d’au moins trois (03) mois » Le SNPSP a en effet tenu le 1er mars dernier, en prévision de l’expiration de son mandat, son conseil national au cours duquel il avait fixé le prochain congrès pour les journées du 25, 26 et 27 septembre 2012 à Tipaza. Le syndicat dit avoir transmis une copie du procès-verbal au ministère du Travail. La tenue des législatives le 10 mai passé a donc incité les responsables de ce syndicat à reporter à septembre leur congrès. Le 23 mai dernier le quotidien El Watan a fait paraître une lettre ouverte au président Bouteflika, adressée par le Dr Merabet, dans laquelle il dénonçait entre autres « des perturbations chroniques dans la disponibilité et la distribution des médicaments et des vaccins ». Le président du SNPSP s’en est pris du reste à « un ministère (de la Santé) obnubilé par la collecte des chiffres et des données statistiques accommodés et qui conduisent immanquablement à des incohérences et des attitudes irrationnelles dans l’usage de ressources bien souvent évanescentes ». Et d’ajouter le « fonctionnement de nos caisses d’assurance maladie (…) peinent à actualiser la nomenclature des actes médicaux et paramédicaux et d’en réviser la tarification ». « A notre grand regret, ajoute le Dr Merabet nous constatons que les meilleures volontés peuvent toujours être bridées par les cercles rentiers dont la seule expertise reconnue est de dresser des entraves à la réussite des réformes qui nous préoccupent. Ce n’est pas assurément le moindre des paradoxes de relever que ces cercles, que nous avons le courage et la responsabilité d’identifier et de dénoncer, ne sont pas une «abstraction administrative ».

« Il s’agit, dans les faits, ajoute le président du SNPSP de responsables qui ont pris en otage la santé publique algérienne et qui, ligués dans une communauté d’intérêts indus, sont précisément aux avant-postes pour soi-disant mener les réformes. En cherchant à disqualifier les partenaires sociaux comme il vient de le déclarer, Monsieur le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière tourne le dos aux chances de réussite du processus de redressement du secteur dont il est en charge. »

Par : Lâarbi Graine