Suite aux dernières dĂ©clarations du secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du FLN, L’ancien ministre de la Justice rĂ©pond Ă  Saâdani

Suite aux dernières dĂ©clarations du secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du FLN, L’ancien ministre de la Justice rĂ©pond Ă  Saâdani

P140209-21.jpgL’ancien ministre de la Justice rĂ©pond Ă  Saâdani

Les rĂ©actions aux dĂ©clarations fracassantes de Amar Saâdani continuent de tomber et faire bouger la scène politique, Ă  l’approche d’une prĂ©sidentielle dĂ©cisive pour l’avenir du pays.

Et contre toute attente, c’est l’ancien ministre de la Justice, Mohamed Charfi, connu pour sa droiture et son sens de la justice de rĂ©agir aux accusations du SG du FLN contre le DRS et son chef, le gĂ©nĂ©ral Toufik. Dans une tribune du quotidien El Watan, l’ancien garde des Sceaux ne se contente pas de critiquer les propos du secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du FLN, il apporte de nouveaux Ă©lĂ©ments susceptibles d’accabler l’actuel SG du FLN. Il accuse Saâdani de lui avoir demandĂ© d’Ă©pargner Chakib Khelil dans l’affaire Sonatrach 2, en dĂ©clarant notamment: «N’est-ce pas? Si Amar, vous qui ĂŞtes venu, le jour mĂŞme de votre installation Ă  la tĂŞte du FLN, me proposer amicalement de prĂ©server mon poste de ministre de la Justice en m’engageant Ă  extirper M. Chakib Khelil de l’affaire Sonatrach 2 comme on extirpe un cheveu d’une pâte» (selon votre expression). Ma rĂ©ponse, vous le savez, fut de fermer mon portable jusqu’après la fĂŞte de l’AĂŻd El Adha, c’est-Ă -dire bien longtemps après le remaniement ministĂ©riel.» Tout en rĂ©pondant Ă  Saâdani, l’ancien ministre de la Justice, remerciĂ© en septembre dernier Ă  l’occasion du dernier remaniement ministĂ©riel, a rendu un hommage Ă  Bouteflika, en dĂ©clarant notamment: «Je n’insinue nullement qu’il Ă©tait mandatĂ© par quiconque pour me marchander, car je sais pour avoir appris Ă  le connaĂ®tre que le prĂ©sident Bouteflika ne marchande jamais les prĂ©rogatives de ses ministres, en tout cas pas celles que j’ai eu l’honneur d’exercer, lui qui, se rĂ©fĂ©rant parfois au gĂ©nĂ©ral de Gaulle, rappelle que «tout ce qui grouille est grenouille n’a pas de valeur». Ceci d’autant plus que le prĂ©sident de la RĂ©publique avait solennellement et publiquement apportĂ© son soutien Ă  l’action de la justice dans l’affaire Sonatrach 2 en affirmant sa totale confiance en elle», Ă©crit-il.

Mieux encore, le ministre se met aux cĂ´tĂ©s du prĂ©sident Bouteflika contre les retombĂ©es de ses dĂ©clarations: «Si Amar, Bouteflika n’appartient Ă  personne, Ă  aucun parti, il appartient au peuple qui l’a Ă©lu et lui seul a la responsabilitĂ© historique de dĂ©cider de son avenir. Nul ne peut douter de son intelligence et de son patriotisme, et M.Bouteflika saura, lui seul, en son âme et conscience, le moment venu de fixer les paramètres de sa trajectoire future. En me mettant, ici, du cĂ´tĂ© de M.Bouteflika, contre les effets nĂ©fastes de vos sorties, ce n’est pas seulement par devoir de citoyen envers le prĂ©sident de mon pays, mais parce que je suis convaincu qu’une agrĂ©gation d’autant de bĂ©vues chez un seul homme en un laps de temps si court s’apparente Ă  un forçage de mandat, si mandat il y a. Ceci autoriserait alors de supposer l’existence d’un mobile cachĂ© qui dĂ©passe celui du soutien Ă  un autre mandat pour le prĂ©sident et laisse place Ă  toute interrogation quant aux vĂ©ritables motivations.»

Dans cette tribune, Mohamed Charfi est allĂ© mĂŞme dĂ©fendre le DRS, en dĂ©clarant «Si Amar, cette mise Ă  l’index de nos services spĂ©ciaux s’apparente plus Ă  un regret du succès de nos forces armĂ©es qu’Ă  un souci de sĂ©curitĂ© nationale», Ă©crit-il. Avant de mettre en garde Amar Saâdani contre une nouvelle attaque mĂ©diatique: «Quant Ă  vous, Si Amar, je vous conseille amicalement de bien lire l’article 75 du Code pĂ©nal avant de vous lancer dans de nouvelles diatribes car, en raison de vos fonctions Ă©minemment influentes Ă  la tĂŞte du FLN, vos paroles seraient susceptibles de tomber sous sa qualification.»

Enfin, l’ex-ministre de la Justice, prĂ©vient Saâdani contre les retombĂ©es de cette sortie mĂ©diatique sur le plan international et appelle Ă  la raison: «En attendant, l’AlgĂ©rie est dans l’oeil du cyclone, entourĂ©e qu’elle est par tant d’instabilitĂ©s extĂ©rieures qui la menacent par contiguĂŻtĂ© et par des tensions internes propres Ă  toute pĂ©riode prĂ©cĂ©dant une Ă©lection prĂ©sidentielle. Cela commande Ă  tous, Ă  tous les niveaux et partout, de faire preuve de sĂ©rĂ©nitĂ©, de prĂ©server notre terre nourricière et de contribuer Ă  instaurer une vĂ©ritable culture du dialogue.»