Suite a son bannissement du FLN, Les partisans de Belkhadem contestent

Suite a son bannissement du FLN, Les partisans de Belkhadem contestent

abdelaziz-belkhadem.jpgLa nouvelle du bannissement de Abdelaziz Belkhadem des rangs du FLN est tombée tel un couperet sur ses amis et partisans au sein du vieux parti. Ils ont en effet été surpris, comme l’ont sans doute été ses détracteurs. Ces derniers ne s’attendaient sûrement pas à cette décision du président de la République et néanmoins président d’honneur du FLN.

Ce dernier ne s’est pas contenté seulement de mettre fin aux fonctions de Belkhadem en qualité de ministre d’Etat, conseiller spécial à la présidence de la République, ainsi qu’à toutes ses activités en relation avec l’ensemble des structures de l’Etat, mais « contact a été pris avec M. le secrétaire général du Parti du Front de libération nationale (FLN) à l’effet de prendre les mesures nécessaires afin de mettre fin aux fonctions de Abdelaziz Belkhadem au sein du parti et interdire sa participation aux activités de l’ensemble de ses structures ». Si cette nouvelle a, en toute logique, enchantée la direction actuelle du parti, Amar Saïdani en tête, c’est loin d’être le cas de ses partisans.

Ces derniers ont ainsi fait montre de leur grand étonnement. Dans leurs réactions ils ont indirectement contesté cette décision. Belkhadem a, lui-même, contesté cette décision. Dans une de ses déclarations il a indiqué que « Le président nomme aux postes de responsabilité comme il met fin aux fonctions, mais la qualité de militant dépend de ma seule volonté ». C’est le même ton pour ses partisans, qui semblent avoir au préalable accordé leurs violons sur cette question.

« Même le comité central ne peut pas lui enlever cette qualité, il y a une procédure et il faut des motifs pour cela » a indiqué Abderahmane Belayat, principal coordinateur des partisans de Belkhadem au sein du FLN. « Il a deux qualité : celle du militant et celle du membre du comité central. Personne ne peut lui enlever la première sauf en cas de faute grave. Et personne ne peut lui ôter la deuxième à part le congrès, selon les statuts du FLN » a souligné de son côté Kassa Aïssi, ex-membre du bureau politique. « Si la décision a été prise, elle s’inscrit en dehors des statuts du FLN » devait ajouter Kassa Aïssi.

Un autre membre du comité central va plus loin encore en souligant, sous le couvert de l’anonymat, que « de par les statuts du parti le président d’honneur a seulement la prérogative de convoquer un congrès extraordinaire ». Cette contestation de la décision de Bouteflika trouve donc son fondement dans les textes du parti. Et, sur ce plan, c’est à la commission de discipline du FLN que revient la prérogative d’examiner le cas de l’ancien secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem.

Il va sans dire que cette commission de discipline, que préside pour rappel Omar El Ouazani, doit être saisie par le secrétaire général, Amar Saïdani. Dans la saisine Saïdani doit préciser les récriminations pour lesquelles est accusé Belkhadem. Autant dire qu’une très lourde responsabilité pèse d’ores et déjà sur les épaules des membres de la commission de discipline.

Cette dernière, qui a déjà été destinataire d’une requête contre de hauts membres du comité central, dont notamment Belayat et Kassa Aïssi, n’a pas pour l’heure rendu son verdict. Il est évident qu’une nouvelle bataille de procédure va opposer les partisans de Belkhadem à ceux du secrétaire général, Amar Saïdani. Les deux parties sont déjà en guerre depuis de longs mois. Mais cette nouvelle donne conforte la mainmise de Saïdani sur le parti, alors que les ambitions de Belkhadem de retrouver son poste de secrétaire général sont définitivement anéanties. Seul, cependant, un changement du contexte politique pourrait éventuellement relancer cette ambition

Kamal Hamed