Son secrétariat national s’est penché sur les derniers événements, Le RCD alerte contre d’éventuelles dérives

Son secrétariat national s’est penché sur les derniers événements, Le RCD alerte contre d’éventuelles dérives

2014-RCD_600_601608412.jpgL’état de santé du premier magistrat, associé aujourd’hui à la réduction de la rente, est porteur de gros risques pour l’Algérie, selon le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD).

“Le secrétariat national constate que le rétrécissement de la rente et l’incapacité avérée du chef de l’État d’arbitrer entre les différentes loges de janissaire sont porteurs de risques accrus de dérives”, est-il mentionné dans un communiqué rendu public hier. Dans ce cadre, l’instance exécutive du RCD a observé que les récents limogeages opérés dans les corps constitués de l’État, ainsi que la répression à Ghardaïa et les attentats terroristes ne rassurent pas les populations “livrées à l’instrumentalisation de l’intox et de la rumeur”. La formation de Mohcine Belabbas a même remarqué un “affolement perceptible” à travers les discours et les orientations économiques “contradictoires”, qui confirmerait “la poursuite de la dégradation de la gouvernance”.

À ce sujet, il est cité l’incapacité de mettre un terme aux activités du secteur informel. “On se demande par quel miracle les barons de l’informel décideront, du jour au lendemain, de se ‘repentir’ pour intégrer ou réintégrer la sphère légale et partager leurs gains, voire leur rapine, avec la collectivité nationale”, a relevé le SN dans le communiqué. Sans vraiment croire les déclarations faites par le Premier ministre, qui a exclu de cette amnistie “l’argent sale, du crime et de la drogue”. Le RCD s’est, en outre, penché sur la crise financière qui, d’après lui, met à nu “l’indigence” de la politique économique du pays. “Il est vain de croire à un assainissement et une orientation de la sphère économique vers la production et l’effort, sans le renvoi d’un système qui perdure par le captage de la rente, l’achat des consciences et la corruption”, a-t-il estimé à ce propos. Ce parti s’est aussi exprimé sur les autres crises épisodiques qui secouent des régions du pays, non sans condamner “les assassinats programmés et fomentés par des officines occultes”, obéissant aux “luttes de clans ouvertes pour la succession de l’accaparement de la rente”. Concernant les derniers événements de Ghardaïa, le RCD n’a pas écarté l’idée “d’un choix qui consiste à livrer la région du M’zab aux forces mafieuses et obscurantistes et à maintenir la tension ethnique”. Quant aux “militants politiques et pacifiques” de la vallée du M’zab et d’ailleurs, il les a qualifiés de “facteurs d’ordre et d’espoir dans une Algérie exsangue par la corruption, l’injustice et le désespoir”. Dans son analyse de la situation du pays, la formation politique a insisté sur la nécessité d’avoir “des institutions légitimes et crédibles”, afin de mener à bien les réformes structurelles “pour l’avènement d’un État de droit et pour l’amorce du développement”. Dans ce cadre, le RCD a plaidé pour l’organisation d’une “transition pacifique et démocratique” où les élections à tous les niveaux devraient être confiées à “une instance nationale indépendante”, et pour “un cadre de concertation et d’action loin des conflits idéologiques”. Pour ce qui est de la réforme de l’éducation, il a estimé que les débats du dernier colloque organisé par le ministère de tutelle ont confirmé que les blocages et les pesanteurs idéologiques infligés à l’école sont le résultat “des choix politiques du pouvoir”.

H .A.