Ses prix sont hors de portée des petites bourses,Ce mouton qui gâche la fête

Ses prix sont hors de portée des petites bourses,Ce mouton qui gâche la fête

mouton.jpg«Cher, trop cher partout»

A peine remis des dépenses de l’Aïd El Fitr et la rentrée scolaire, les ménages retombent entre les griffes des maquignons.

Cette année encore, l’Aïd grèvera immanquablement les maigres bourses des fêtards qui, d’une manière ou d’une autre, ne peuvent pas passer outre ce rituel sacré. A quelques jours du jour «J», soit le dimanche 6 novembre, le constat est presque le même: «Cher, trop cher partout», dit-on. Cela fait quelques jours que je me balade d’un endroit à un autre. J’ai fait pratiquement le tour des points de vente existants. Des moutons à 40.000, 50.000 dinars et même plus! L’on croit rêver, c’est hors de portée. De la majorité écrasante des Algériens», dira un fonctionnaire dont la moitié des économies se sont d’ores et déjà évaporées dans l’achat des vêtements de l’Aïd.

L’inflation galopante n’a pas épargné le cheptel, notamment ovin. Le prix du mouton pratiqué sur le marché est tout simplement «inabordable» pour la majorité des Algériens. Ce marché n’échappe pas à la main-mise des spéculateurs et autres maquignons guettant à chaque fois une occasion pour s’enrichir davantage. Il n’est pas tout à fait faux de dire que la plupart des Algériens se verront obligés de se priver de ce rituel d’Abraham faute de moyens pour se payer ce mouton objet de toutes les convoitises.

Les fêtes de mariages concentrées en cette courte période d’avant l’Aïd, la saison du Hadj et le trafic de cheptel en augmentation exponentielle aux frontières poreuses constituent une aubaine inespérée pour les spéculateurs et contrebandiers de tout poil. Des milliers de têtes d’ovins sont volés chaque année à travers le territoire national, des forfaits commis par des bandes organisées. La saignée à ciel ouvert du patrimoine ovin acheminé au-delà des frontières se pratique depuis des lustres au su et au vu de tout le monde. La rareté et le coût élevé de l’aliment du bétail ont contribué à l’envolée du prix du mouton. Ce prix a carrément doublé cette année comparativement à la même période de l’année écoulée. Le taux d’inflation dépasse les 100%, du coup, le prix du mouton est négocié pas loin de 30.000 dinars pour atteindre la barre de 5 voire 6 et 7 millions de centimes. Alors même que chez nos voisins tunisiens et ailleurs, les prix de référence sont fixés pour la vente des moutons du sacrifice, à l’occasion de l’Aïd El Idha, chez nous on continue de subir indéfiniment le diktat des maquignons.

A l’approche de l’Aïd, la fièvre des prix donne le tournis. Ce sacrifice de l’Aïd continue d’alimenter les discussions et suscite un intérêt particulier, notamment chez les pères de famille pour qui le fait de sacrifier un mouton est un rituel incontournable. Au-delà de celui-ci, ce sont les séquelles des dépenses consenties qui marquent les personnes qui ont eu à débourser une somme considérable pour l’accomplissement de ce rite propre aux musulmans.

A vrai dire, les ménages à peine remis des dépenses du mois sacré de l’Aïd El Fitr et la rentrée scolaire, se retrouvent, face à ce rituel, qu’est Aïd El Adha, offrant ainsi, devant les maquignons, une opportunité de gain, qui a mis les faibles ménages à rude épreuve. Au marché à betiaux, en l’absence d’une organisation du monde pastoral, les maquignons imposent comme toujours en pareille circonstance leur diktat dans la pratique des prix.

Mais les prix jugés très élevés, n’ont pas empêché les citoyens de débourser afin d’accomplir ce rite religieux. Pour d’autres, le mouton constitue un rêve qu’ils ne peuvent s’offrir en raison de leur pauvreté.