Saâdani redoute une fuite organisée de la date du 10e congrès

Saâdani redoute une fuite organisée de la date du 10e congrès

arton4672-d2077.jpgLe FLN tiendra son 10e congrès à la fin du mois de mai prochain, a indiqué, hier sous le sceau de l’anonymat, une source interne au parti. Cette source a ajouté que le SG Amar Saâdani ne veut pas ébruiter cette date de peur d’être doublé par ses adversaires au sein de cette formation.

Comme il redoute le travail en coulisses de ses adversaires qui ont réussi déjà à faire adhérer la majorité des membres du CC à leur cause. En effet, plus de 120 membres du Bureau politique, du Comité central et des mouhafadha ont lancé l’année dernière une nouvelle charge contre Amar Saâdani.

Les signataires du communiqué parlent de « dérives » et de « dépassements » s’agissant du comportement de Saâdani. Redresseurs et partisans de Abderrahmane Belayat, appuyés par trois anciens ministres, Amar Tou, Abdelaziz Ziari et Rachid Haraoubia ont signé un communiqué rendu public dans lequel ils s’en remettent à Abdelaziz Bouteflika, en sa qualité de président d’honneur du parti, le suppliant de « débarrasser » le FLN de Saâdani, contesté à la fois en raison de son manque de légitimité mais aussi de ses déclarations inconsidérées, ciblant des institutions aussi sensibles que le Département du renseignement et de la sécurité (DRS).

Les signataires du communiqué ont réitéré leur refus du « fait accompli du 29 août », considérant que le sacre de Saâdani « est une usurpation de la volonté des militants et militantes du parti ».

En attendant la confirmation officielle, les opposants de Saadani emmenés par Abderrahmane Belayat, passent à l’offensive. Selon lui, la décision du report du congrès n’a pas été prise par le comité central mais par le secrétaire général du parti. Ils ont en effet envoyé, il ya quelques jours au ministère de l’Intérieur, une correspondance dans laquelle ils demandent de surseoir à la demande d’organisation du 10e congrès déposée récemment par le parti.

Dans cette lettre, ils invitent par la même occasion le ministère à autoriser la tenue d’une session du comité central, seul selon eux, légitime et à même de convoquer les militants à la tenue du 10e congrès du parti du fait de l’illégitimité de l’actuel SG et de son bureau politique.

Le mandat de cinq ans des instances dirigeantes issues du IXe congrès a expiré hier. Selon l’article 35 des statuts du parti, le comité central devient ainsi seule instance légitime entre deux congrès. Elle est donc de fait seule instance à décider de la tenue et de l’organisation du congrès avec le SG actuel ou de son report.

Le comité central est la plus haute instance du parti, dont le mandat expire après la tenue du congrès et le renouvellement de la composante du CC. Avant-hier, Abderrahmane Balayat, l’ex-coordinateur du parti a indiqué à une chaîne télé privée que le SG, Saâdani n’a plus le soutien du président du parti, Abdelaziz Bouteflika.

Si la loi sur les partis exige la tenue des congrès dans les délais pour que les formations politiques puissent exercer normalement leurs activités partisanes, les responsables actuels du FLN tentent de donner une autre justification à ce retard en renvoyant leurs contradicteurs à leurs classes par le fait que cette formation a déjà subi, dans les années 1990 et en 2004, des cas similaires. C’est donc quelque chose de presque « naturel » au sein de cette formation qui vit dans l’instabilité depuis de longues années.

Les opposants de Saâdani, Belayat et compagnie, qui ont fait le pied de grue à la wilaya d’Alger pour y déposer leur dossier devant sceller le sort de Amar Saâdani, n’ont trouvé personne pour les recevoir. Le feuilleton FLN continue et au vu de l’illisibilité actuelle de la scène politique, il est difficile aux observateurs de prédire son épilogue.