Riad Hartani, dirigeant d’une chaîne de startups à la Silicon Valley aux USA «Il y a trop peu d’écosystèmes technologiques en Algérie»

Riad Hartani, dirigeant d’une chaîne de startups à la Silicon Valley aux USA «Il y a trop peu d’écosystèmes technologiques en Algérie»

riad-hartani-founding-partner_854271_679x417.JPGL’essor des Technologies de l’information et de la communication (TIC) en Algérie passe de façon incontournable par la mise en place d’une stratégie à long terme dans laquelle l’accent doit être mis sur l’utilisation de ces technologies de telle sorte à ce que la productivité soit nettement améliorée. Mais il est serait très important déjà de déployer des écosystèmes technologiques autour desquels peuvent se développer les produits et services des TIC. C’est du moins ce que pense Riad Hartani, chercheur et dirigeant d’une chaîne de startups à la Silicon Valley aux USA.

L’Éconews : Comment évaluez-vous le secteur des Technologies de l’information et de la communication (TIC) en Algérie ?

Riad Hartani : Pour mieux comprendre ce secteur, on doit d’abord savoir qu’il existe trois aspects différents, à savoir le développement des produits au niveau des TIC, le développement des services et enfin l’utilisation de ces services. Ainsi je pense que le développement des produits dans les TIC est faible en Algérie, car aujourd’hui, il existe trop peu d’écosystèmes technologiques qui favorisent le développement des produits. Donc, on peut dire qu’on n’est pas trop présent dans les TIC. En revanche, l’aspect lié aux services, qui est en évolution continue à travers le monde, est en train de se développer également en Algérie. Le troisième aspect qui est l’utilisation des services, celui-là est étroitement dépendant des écosystèmes et des industries qui les entourent.

L’Algérie accuse un énorme retard en matière des TIC. Comment peut-elle rattraper ce retard ?

Je ne pense pas qu’il s’agit d’une question de retard autant qu’il est plus important de quantifier la chose par rapport aux besoins qui se diffèrent en fonction des secteurs. Contrairement aux autres secteurs d’activité, les TIC s’appliquent d’une façon horizontale. Le problème qui se pose actuellement ne devrait pas être considéré du point de vue des avancées réalisées ou du retard mis dans leur mise en place, mais plutôt des choix qui ont été faits dans ce domaine. L’essentiel dans tout cela, c’est comment j’utilise et j’exploite les TIC pour réaliser une meilleure productivité dans mon domaine ?

Quelles solutions proposez-vous pour orienter l’utilisation des TIC escient ?

Je ne parle pas de solution mais plutôt de changement de stratégies dans tout ce qui est technologies de l’information et de la communication. Il est très important de tracer une feuille de route à long terme. Les stratégies à court et à moyen terme ne permettent pas de réaliser de grandes avancées. Il faut parvenir à se projeter dans l’avenir en procédant à l’élaboration d’une stratégie de 15 à 20 ans.

Vous êtes membre fondateur et dirigeant d’une chaîne de startups technologiques à la Silicon Valley aux USA. Envisagez-vous de vous installer en Algérie ?

Je suis Algérien. Je rentre dans mon pays 3 à 4 fois par an. J’entretiens une forte collaboration avec plusieurs start-up algériennes. Je partage avec les dirigeants de ces entreprises mon expérience dans mon domaine d’expertise qui englobe les communications mobiles, écosystème Internet, réseau publicitaire et l’intelligence artificielle.

L’idée d’investir en Algérie taraude régulièrement mon esprit, mais jusqu’à présent il n’y a rien de concret. J’ai discuté avec des partenaires et des collègues pour voir et comprendre également les besoins du marché national en matière des TIC et je pense que mon rôle actuel est de mettre mon savoir-faire à la disposition de ces entrepreneurs.

Noreddine Izouaouen