Retour de Liamine Zeroual à la présidence Un improbable scénario ?

Retour de Liamine Zeroual à la présidence Un improbable scénario ?

Alger 00 00 1999   Liamine zeroual  Né le 03 juillet 1941 à Batna. A 16 ans, il rejoint les rangs de l’Armée de Libération Nationale (A.L.N.). Il participe à la guerre de libération entre 1957 et 1962.  Diplômé de l’école militaire de Moscou et de l’école de guerre de Paris, il exerce différentes fonctions au sein de l ’Armée Nationale Populaire (A.N.P.).   • D’abord,  commandant de plusieurs écoles militaires (Batna, Cherchell)  puis commandant de  plusieurs régions militaires (sixième, troisième et cinquième régions), Il  devient  commandant   des forces terrestres en 1989  avant  de  démissionner  en 1990.   • Il fut ambassadeur de l’Algérie en Roumanie  pendant  une  courte  période  avant de quitter  ce poste.   • En juillet 1993, il est nommé Ministre de la Défense Nationale.   Le 30 janvier 1994 il est désigné à la tête de l'état pour assurer  la période de transition.   1er président à avoir été élu dans  un  scrutin pluralistBien qu’invraisemblable, l’éventualité d’un retour du Président Liamine Zeroual pour succéder à Abdelaziz Bouteflika est évoquée ces derniers jours.

Depuis sa démission en 1999, l’ancien président de la République est souvent sollicité pour reprendre les commandes du pays. Batna, cité Bouzourane.

C’est dans ce quartier paisible que vit Liamine Zeroual depuis sa démission de la magistrature suprême en avril 1999. Depuis quelques jours, des voix s’élèvent pour demander à ce qu’il revienne au palais d’El-Mouradia pour succéder à Abdelaziz Bouteflika dans le cadre d’une période de transition.

«Il ne reçoit personne. Nous avons des instructions fermes.» Le policier en civil chargé de la surveillance du domicile de l’ancien président est intransigeant. La tentative de rencontrer Liamine Zeroual échoue.

«La possibilité de revoir Zeroual à la présidence de la République relève du mythe. Il a mis fin à son mandat avant terme et ce n’est certainement pas aujourd’hui qu’il acceptera de d’achever le mandat de son successeur», assure un proche de l’ex-président. Notre interlocuteur, qui a souhaité rester anonyme, explique que l’une des principales qualités de Liamine Zeroual est d’être «profondément légaliste». «L’article 88 de la Constitution est clair.

En cas de vacance du pouvoir, l’intérim est assuré par le président du Sénat pour une durée de 45 jours, le temps nécessaire pour organiser des élections présidentielles. La loi fondamentale ne fait aucunement référence à une procédure de transition qui sera assurée par un ancien président.

Liamine Zeroual est légaliste, profondément légaliste, et refusera de transgresser la loi fondamentale.» Le scénario de la transition dans le cadre d’un «gouvernement de salut public» drivé par Zeroual a été évoqué pour la première fois par Mohamed Chafik Mesbah. «Je ne vois aucun homme aujourd’hui qui se dégage.

Aucun ne fait consensus, ni chez les laïcs, ni chez les islamistes. Le seul qui ferait consensus, c’est Liamine Zeroual, qui aurait pour mission de recoudre un tissu social miné par la corruption», a indiqué, la semaine dernière, le colonel à la retraite au journal suisse Le Temps.

Il faut dire que ce n’est pas la première fois qu’il est fait appel à l’ancien chef de l’Etat. Au courant du mois d’avril dernier, un groupe d’enfants de chouhada des wilayas de l’est du pays lui ont rendu visite afin de lui demander de se présenter aux élections de 2014. «Il a bien évidemment rejeté la proposition.

Mais il leur a demandé d’être unis et de soutenir la candidature d’un enfant de chahid», précise l’ami de l’ancien Président. En 2009, quelques mois avant les élections présidentielles, d’anciens militants du Rassemblement national démocratique l’appellent à se présenter. Zeroual, qui est resté particulièrement silencieux durant une décennie, répond par un communiqué à ces sollicitations.

«Tout en renouvelant le témoignage de mon profond respect et celui de mon immense estime à l’ensemble des citoyens qui ont sincèrement voulu susciter ma candidature à la prochaine consultation électorale, je voudrais saisir cette opportunité pour rappeler à l’opinion publique algérienne que ma décision annoncée le 11 septembre 1998 d’organiser une élection présidentielle anticipée ne résultait pas d’une manoeuvre politique ou d’une pression quelconque, interne ou externe, comme elle n’était pas dictée par l’accumulation de difficultés insurmontables.

Elle rejoignait, en fait, ma profonde conviction qu’une démocratie ne saurait s’établir véritablement et s’ancrer sans donner une chance à l’alternance au pouvoir et qu’un développement économique équilibré et bénéficiant à toutes les couches de la société ne saurait être durable en dehors de la pratique effective de la démocratie et sans le strict respect de la volonté populaire.

En décidant, en toute liberté, de renoncer définitivement à ma carrière politique, j’ai estimé qu’il était temps que l’alternance se concrétise afin d’assurer un saut qualitatif à nos moeurs politiques et à la pratique de la démocratie, tant était loin de ma conception la notion d’homme providentiel à laquelle je n’ai jamais cru», avait alors écrit Zeroual.

T. H.