Rencontre algéro- Tunisienne sur le tourisme à Annaba, « Les terroristes cherchent des effets médiatiques »

Rencontre algéro- Tunisienne sur le tourisme à Annaba, « Les terroristes cherchent des effets médiatiques »

P131105-21.jpgL’ambassadeur de la Tunisie Mohamed Nadjib Hachana

Pour l’invité de l’Office national du tourisme tunisien «le risque zéro n’existe pas mais il ne sert à rien d’être alarmiste…».

C’est autour d’un déjeuner débat, organisé à l’hôtel Sabri à Annaba, hier que Son Excellence l’ambassadeur de la Tunisie Mohamed Nadjib Hachana en compagnie, du consul général Youcef Arfaoui et du représentant de l’Office national du tourisme tunisien Bessam Ourthani, a pris connaissance des doléances des chefs d’agences en Algérie. Mais avant d’aborder les détails professionnels, l’ambassadeur a tenu à soutenir l’importance des relations entre l’Algérie et la Tunisie. Deux pays, souligne l’hôte de Annaba, qui a insisté à être présent personnellement lors de cette rencontre organisée chaque année par l’Ontt, ne partagent pas que des frontières, mais visent une même histoire, une même culture et traditions. En fait le représentant de la diplomatie tunisienne à aimé faire comprendre aux présents, que les Tunisiens et les Algériens sont un seul et même peuple et d’aucuns n’oseront dire le contraire. A l’évidence, cette rencontre sera également l’occasion pour le diplomate de parler comme il se doit du contexte sécuritaire qui prévaut actuellement en Tunisie, notamment après la tentative d’attaque kamikaze avortée. Pour l’ambassadeur «si ce n’était la vigilance des forces de sécurité qui se sont fortement mobilisées, l’attaque aurait pu causer des dégâts importants. Cela prouve que le terrain est bien maîtrisé». Une campagne médiatique a été lancée contre la Tunisie depuis cette tentative, selon laquelle la situation sécuritaire est chaotique, «ce qui est complètement faux» rassure l’ambassadeur, qui estime «qu’il ne faut pas surestimer ou sous-estimer l’ennemi mais aussi, il ne faut pas tomber dans le piège de la propagande». Pour l’invité de l’Office national du tourisme tunisien «le risque zéro n’existe pas certes, mais ça ne sert à rien d’être alarmiste surtout que ce phénomène par lequel l’Algérie est passé n’est pas nouveau, et il n’est pas spécifique à l’Algérie ou la Tunisie, c’est un phénomène transnational qui menace toute la planète». Dans ce même contexte, l’ambassadeur a précisé que de grands efforts sont déployés par les forces de sécurité tunisiennes pour contrecarrer l’émergence du terrorisme nourri par la contrebande et les narcotrafiquants d’où la naissance des narcoterroristes! Pour l’ambassadeur, l’attaque par laquelle les terroristes souhaitaient provoquer un séisme en Tunisie et assurer un coup médiatique n’a été qu’un échec que beaucoup exploitent pour ternir l’image du tourisme tunisien. «Mais à nos côtés» atteste le diplomate, «nous avons un pays frère qui n’a pas manqué ou hésité un seul instant à répondre présent quand la Tunisie a fait appel à lui». A ce même propos, l’ambassadeur souligne que «la coopération sécuritaire entre les deux pays pour combattre la horde sauvage, est très solide et se concrétise chaque jour sur le terrain, nous avons beaucoup à apprendre de l’expérience algérienne et cela nous rassure». Il parlera encore de l’importance qu’accordent les Tunisiens au soutien de l’Algérie, quant à la lutte antiterroriste, une lutte commune que mènent les deux pays. Le traitement du contexte sécuritaire était nécessaire, avant d’évoquer les problèmes que rencontrent les agences de voyages. L’ambassadeur prendra soin de répondre aux préoccupations de chaque acteur dans ce métier. Certaines décisions liées à l’accueil, l’hygiène et le service dans certains hôtels, seront prises ses en considération rapidement. Ce manquement, explique l’ambassadeur, n’est pas la conséquence de la révolution tunisienne uniquement, mais cela est dû à d’autres facteurs locaux, rassure t-il, les autorités concernées vont se pencher sur cette question qui touche à l’image du tourisme tunisien et qui n’est pas dans son intérêt. D’autres problèmes d’ordre organisationnel ont été abordés qui vont être rapidement résolus, promet l’ambassadeur. Ce dernier avance quelques chiffres très encourageants, soulignant que plus de 17 millions de touristes sont passés par la Tunisie, dont 2 millions d’Algériens jusqu’à septembre 2013 depuis la révolution. L’ambassadeur ne niera aucunement certaines lacunes, mais «c’est en les abordant en toute franchise que nous pouvons avancer, le principe s’applique aussi bien pour la Tunisie que pour l’Algérie et pourquoi pas faire une promotion commune pour le tourisme des deux pays». Cette idée est en train de mûrir dans un bon esprit commun dans un avenir proche.