Raffinerie de Skikda: Un projet à l’arrêt et des interrogations

Raffinerie de Skikda: Un projet à l’arrêt et des interrogations

Mise à l’index pour un prétendu retard dans l’achèvement du projet de raccordement électrique du complexe de raffinage de Skikda (RA1K) qu’elle sous-traite pour le compte de GRTE, l’entreprise publique «Kahrakib», refuse d’endosser la responsabilité du blocage des travaux. En effet, un responsable de «Kahrakib» excédé par les critiques qu’il a jugées injustifiées, formulées à l’encontre de son entreprise, jette un véritable pavé dans la mare, par des révélations, au sujet d’un projet de réalisation d’installations électriques, confié à une firme française (AREVA) qui a été réceptionné et payé mais auquel manquent certains équipements et pièces nécessaires au raccordement de la ligne 220 kV. « Il s’agit de l’absence d’un ensemble d’outillages de la boîte d’extrémité qui n’a pas été placé par AREVA qui a plié bagages, sans achever les travaux. Le mérite revient aux câbliers de «Kahrakib» qui se sont aperçus de l’anomalie et l’ont signalée. Face à cela, il n’y avait pas d’autre alternative que celle de suspendre, temporairement, les travaux en attendant la correction de l’anomalie et éviter la perte de la garantie AREVA… «a témoigné notre interlocuteur qui a ajouté «c’est à partir de là que tout a commencé. A la raffinerie, la direction s’empresse de contacter AREVA qui affirme avoir expédié le matériel manquant. Tour à tour, on le signale au port de Skikda, au service des Douanes où on le recherchera en vain, une première fois. Une seconde fois on annonce qu’il se trouve à l’aéroport d’Alger où la mission dépêchée à sa recherche reviendra bredouille. » Depuis c’est l’attente indéterminée pour le chantier, les jours passent et le projet sombre progressivement, dans l’oubli et les travailleurs de ‘Kahrakib’ qui ont déployé d’intenses efforts pour mener à bien les travaux traversent, actuellement, une période d’incertitude, née de l’arrêt forcé alors qu’ils allaient réaliser l’ultime étape consistant au raccordement des câbles. Du coup, la raffinerie devra, donc, attendre, encore, l’achèvement d’un projet qui devait être livré, pourtant bien avant la réception des unités réalisées par la firme sud coréenne pour permettre de les soumettre, toutes ensembles, aux tests d’usage, mais en raison de l’insuffisance de courant on se contentera de faire ces tests aux unités, prises séparément. Une solution qui a arrangé la firme ‘Samsung’ qui ne se fera pas prier pour quitter la raffinerie bénéficiant de l’aubaine de ne pas effectuer de véritables tests susceptibles de faire ressortir d’éventuelles anomalies, pouvant retarder son départ. C’est précisément pour éviter ce genre d’aléas et dans le souci de faire bénéficier la raffinerie d’énergie électrique suffisante que le projet de réalisation d’une ligne 220 kV, reliant le poste SKP au complexe, sur une distance de 5,7 km, a été lancé. Le marché a été confié à GRTE, filiale de Sonelgaz qui le sous-traite avec «Kahrakib». Les travaux avanceront poussivement « à cause d’innombrables contraintes et obstacles ». A ce jour, comme nous l’a affirmé le même responsable de «Kahrakib», les travaux qui incombent à son entreprise, se rapportant au génie civil, à la pose du câble et au raccordement à SKP, ont été achevés depuis décembre 2016, mais la mise en service bute toujours, sur le fâcheux problème de manque d’outillage de la boîte d’extrémité, du ressort de la firme française «AREVA» qui est intervenue dans le cadre d’un autre marché qu’elle était pourtant censée avoir achevé et réceptionné alors que certains équipements stratégiques tels que les transformateurs de puissance (TP) et connecteurs ainsi que les joints spécifiques n’ont pas été placés. C’est pour cette raison que «Kahrakib» ne peut pas être tenue pour responsable de quel que retard que ce soit ». Dans l’attente du raccordement, le complexe continue de s’alimenter en électricité à partir d’une cabine blindée louée à GRTE, pour la coquette somme de 50 millions de centimes mensuellement. Cette situation qui ne devait durer que quelques mois, tout au plus, est en train de se pérenniser et a entraîné la fourniture, par «Samsung» de plusieurs variateurs payés à coups de millions de dollars par la raffinerie et qui ont été placés dans toutes les sous-stations électriques alimentant les nouvelles unités ‘Samsung’ pour passer de 63 kV à 220 kV. Ces variateurs ne seront d’aucune utilité dès la réception du projet 220 kV, en voie de finition, et seront mis au rebut, causant une perte sèche énorme que devra subir Sonatrach.