Qui arrêtera la faillite du système éducatif algérien ?

Qui arrêtera la faillite du système éducatif algérien ?

Chaque ministre amène sa réforme, et critique le précédent pour arriver à proposer une nouvelle réforme du système éducatif algérien mais sans une véritable conviction ni solution, il lui suffit de copier des méthodes elles-mêmes dans le stade expérimentale et critiquées ou les improvisées pendant ce temps l’école poursuit son chemin chaotique vers une faillite. Et nous vivons cela depuis 2003.

Les ministres se suivent sans résultat et sans vraiment aller vers les problèmes. Tout le monde est mécontent et observe ce déclin planifié par le FMI, la Banque Mondiale et les multinationales lesquelles trouvent leur dû aussi bien du côté financier que celui de la médiocrité du niveau des études. La réforme de 2003 continue même si elle a prouvé son échec chez nous et partout dans le monde.

Si on regarde de près la masse budgétaire déboursée et dont ont profité surtout les multinationales il suffit de voir le nombre tableaux blancs, les marqueurs, les livres, les calculatrices, les data-shows, les PC, achetés en devise chaque année, nous pouvons alors comprendre pourquoi doit on maintenir ce nouveau système. Jusqu’à ce jour cette réforme n’a pas encore utilisé tous ses moyens car jusqu’à ce jour les élèves n’ont pas encore utilisé la calculatrice graphique qu’ils devraient utiliser suivant leur livre scolaire surtout dans le secondaire et imaginé que chaque machine coute plus de 10 000 DA. Les responsables n’ont pas jusqu’à ce jour opté pour son utilisation officielle, mais il faut s’attendre qu’une pression va bientôt être faite sur nos responsable pour l’imposer et l’utiliser lors des examens car celle-ci se trouve depuis 2003 sur le marché algérien. Aujourd’hui au niveau du secondaire on compte plus de 2 000 000 élèves, alors faisons notre opération 2 millions x 10 000, ce qui fait 20 milliards de dinars qui renfloueront directement les caisses des multinationales et qui prendront en otage les élèves et leur parents pendant de longues années avec la collaboration de nos responsables. Donc chaque année ces multinationales seront assurées d’un minimum de gain sur les calculatrices graphiques de 10 milliards de dinars.

Ce projet est pour bientôt car nous avons appris dernièrement qu’un séminaire a été organisé à Alger pour présenter une calculatrice graphique de marque Casio pour des inspecteurs et certains professeurs surement dans le but de l’introduire dans les programmes et ainsi ficeler à grande échelle le marché de la calculatrice graphique. Ces multinationales nous imposent même la marque et le numéro de celle-ci. Ceci pour expliquer un des points essentielles pourquoi la réforme imposée dans le monde n’est pas pédagogique et ne réponds pas aux besoins des pays mais elle obéit à un objectif financier et non pédagogique. Je ne veux pas m’étaler sur tous les moyens importés et utilisés par les systèmes éducatifs partout dans le monde. Aujourd’hui après la TI 83+ proposé dans les manuels scolaires on parle d’une nouvelle calculatrice Casio qui sera mentionnée dans les nouveaux livres scolaires qui couteront eux aussi une bagatelle d’argent.

On a appris aux élèves par les moyens TIC importés par les multinationales à tricher même dans les examens. Aujourd’hui une génération a été formée ainsi, convaincue que l’effort était inutile, plus habituée à quémander (ou «acheter») les bonnes notes qu’à « réussir » réellement.

Le niveau des élèves continue à chuter, les cours particuliers sont dès lors devenus «monnaie courante»… et une grande partie d’enseignants se sont précipités pour donner des cours supplémentaires à des élèves, leurs parents étant prêts à débourser, persuadés que leur progéniture allait progresser et mieux réussir dans la vie de la sorte. La réalité fut un peu différente : on a vu les enseignants gonfler les notes. Certains enseignants continuent à se battre soit en refusant ces cours particuliers ou en refusant de faire des cours particuliers à leurs élèves soit pratiquant ces cours mais dans le vrai sens.

Etre débrouillard était devenue la règle d’or de la réussite scolaire et sociale. Dans les lycées, la fréquentation des bibliothèques a sensiblement chuté : elles se sont vidées des lecteurs, alors que, pourtant, elles regorgeaient de livres, inscrits aux programmes, acquis à grands frais par l’administration dans l’indifférence totale des élèves, au grand dam de quelques professeurs, des «dinosaures», qui se battaient pour inciter leurs élèves à lire !

Notre problème en Algérie, c’est qu’on n’est pas encore arrivé à nommer un ministre de l’éducation suivant son projet reconnu prêt à être appliqué et qu’on aimerait adopter à nos générations car seuls les algériens du terrain peuvent proposer un système propre à l’Algérie.

Les ministres de l’éducation ne sont pas aujourd’hui désignés suivant leur publication ou leur expérience dans le domaine et aucun d’eux n’a refusé ce poste qui demande une connaissance particulière du domaine et un projet de société. Mais malheureusement, nous ne sommes pas encore libres de nos choix et tous les algériens se trouvent aujourd’hui des cobayes de l’étranger et des multinationales. Le laboratoire éducatif algérien continue quel que soit le ministre qui sera là. Demain un autre ministre viendra pour dire du mal de celui-ci, mais il appliquera lui-aussi les mêmes directives.

Notre ministre, aujourd’hui a commencé pour imposer les 36 semaines de scolarisation et non pas d’enseignement une rentrée scolaire le 28 aout 2017 et une diminution des vacances scolaires sans tenir ni des conditions climatiques de notre pays, ni de l’intérêt de l’élève ni de ses parents et tout cela sans consultation des enseignants du terrain. Et là c’est une première fuite en avant des responsables comme si le problème de l’éducation se trouve dans les 36 semaines.

Au lieu d’attaquer le vrai problème qui est le niveau des élèves et la charge des programmes, elle s’attaque au calendrier scolaire.

La deuxième sortie maladroite est la ponction effectuée sur les salaires à cause de leurs grèves légitimes ce qui poussera certainement les enseignants mécontents de ce geste à ne pas terminer leur programme car ils ne rattraperont pas les cours perdus ce qui nous fera de nouveau revenir au seuil des programmes qu’on croyait disparut à jamais et les leçons du passé n’ont servi à rien.

La troisième sortie malheureusement fut la décision de changer le déroulement du baccalauréat 2017.

Comment peut-on changer le déroulement d’un baccalauréat en laissant toujours les sujets au choix qu’élèves alors qu’enseignants, pédagogues et parents d’élèves trouvent cela perturbateurs ; en diminuant d’une demi-heure chaque matière ainsi que l’obligation de passer pendant une même journée trois matières pour libérer une demi-journée de la durée de l’examen n’a aucun sens pédagogique. Donc ce changement est beaucoup plus économique que pédagogique. Cette nouvelle improvisation montre encore les décisions unilatérales prises par le ministère qui fait appel aux syndicats uniquement pour cautionner les décisions ou bien en période de crise.

Tout le monde s’attendait à une vraie diminution de la durée de l’examen et non des épreuves et à la suppression des sujets au choix et pour cela la solution la plus efficace était d’organiser l’examen en deux étapes sérieuses permettant à l’élève lui-même de rester sérieux pendant deux années successives et cela à partir de 2017 pour l’appliquer en 2018 pour l’étape 1 (un) et en 2019 pour l’étape 2 (deux) sans se précipiter. Je ne sais pas comment réfléchissent les décideurs car on ne dirige pas un secteur éducatif comme une usine car on a affaire à des êtres et non à des robots.

Qui arrêtera cette débâcle, la faillite de l’école nous oblige aujourd’hui à lancer un S.O.S tout d’abord à la société, au gouvernement, aux responsables, … de sauver l’éducation dont le déclin a commencé depuis longtemps sans vraiment trouver la solution car tant que la réforme ne viendra pas des vrais hommes du terrain et des vrais pédagogues nous continueront à dépendre à 100% de la mondialisation et à l’abrutissement des sociétés pour toujours encore plus de dépendance.

Une refondation de l’école algérienne à l’algérienne suivant nos vrais besoins pour 2030 indépendamment du FMI, de la Banque Mondiale et des multinationales s’impose car nous pouvons produire tous les matériels chez nous. Pourquoi importer un marqueur, un tableau blanc, un data-show, un programme, une simple calculatrice, une calculatrice graphique,…

Remontons notre enseignement technique dans nos lycées techniques, ne cherchons pas la quantité des hauts diplômes mais leur qualité, retroussons nos manches tous ensemble la main dans la main ; sauvons notre système éducatif car c’est nous la solution de l’avenir de nos générations futures.