Quand le Pen s’exprime, L’addiction à la haine

Quand le Pen s’exprime, L’addiction à la haine

P150126-18.jpgL’addiction à la haine

Est-ce la bêtise de Le Pen qui l’aurait aveuglé au point où il ne sait plus de quel côté serait un binational (en France ou ailleurs) en cas de conflit entre son pays d’origine et son pays d’adoption?

Une question mérite d’être posée: peut-on passer, toute une vie, une longue vie de surcroît, à ne parler que d’une seule chose? Difficile à concevoir parce que, en plus d’être ennuyeux, cela devrait enterrer son bonhomme peu à peu dans la sénilité et la bêtise, mais il y en a quand même qui le font. Ils le font avec joie même et s’y prennent avec beaucoup de plaisir, comme un certain Jean-Marie Le Pen qui, depuis qu’il est venu sur la scène politique française, n’a jamais cessé d’accuser les immigrés d’être la cause principale de tout ce qui ne va pas en France, de les dénigrer jusqu’à les mépriser, de leur en vouloir jusqu’à laisser croire qu’il est question, quelque part, d’un problème personnel entre cet ex-parachutiste au passé lourd et sanguinaire et ces êtres partis en France qui, à la quête d’un bout de pain, qui à la recherche d’un rayon d’horizon et qui à la poursuite d’un meilleur destin. Le Pen n’aime pas les immigrés dans l’Hexagone, et surtout ceux de religion musulmane. Il ne s’en cache pas. Il en a parlé de tous les points de vue et avec toutes les grossièretés possibles et parfois même inimaginables. Mais au lieu de tarir avec le temps, sa source répugnante continue à lui déverser chaque fois des insanités nouvelles dans la plus grande tranquillité que seule une âme, entièrement noircie et incapable de discernement, peut éprouver. Cette fois, tel un ruminant qui ne finit jamais de mâcher et remâcher, il revient sur les immigrés musulmans et prend l’exemple des Algériens pour nous donner une illustration de ses fantasmes et donner forme à sa xénophobie harassante. Ainsi, il crache sa haine sur la double nationalité dont jouissent beaucoup d’immigrés dont des Algériens.

Il aborde le sujet pour nous dire combien il est effrayé par ces binationaux dont il fait «des demi-Français» ou, comme il le précise lui-même, «des Français à demi-part». Il en est effrayé, non pas qu’ils lui aient fait quelque chose, mais juste parce qu’il pense que dans «l’hypothèse détestable» comme il la caractérise lui-même, d’une guerre entre l’Algérie et la France, il n’est pas sûr que ces binationaux s’aligneraient du côté de la France.

On ne sait ni d’où est-ce qu’il tire cette hypothèse (qu’il a déjà émise autrefois et dans d’autres circonstances) ni pourquoi il en fait usage aujourd’hui. A-t-il peur de voir un jour une guerre éclater entre les deux pays? Et qu’est-ce qui lui fait croire qu’une guerre pourrait éclater entre l’Algérie et la France? Ou bien est-ce ce sport détestable – et dont il raffole pourtant – qui consiste à faire peur aux Français en jetant dans leur imaginaire des idées sur les mauvais immigrés et le mauvais comportement de ces immigrés auxquels viennent s’ajouter aujourd’hui leur non-loyauté à la France et leur promptitude à être du côté de leur pays d’origine?

Est-ce la bêtise de Le Pen qui l’aurait aveuglé au point où il ne sait plus de quel côté serait un binational (en France ou ailleurs) en cas de conflit entre son pays d’origine et son pays d’adoption? Ou bien est-ce sa haine qui brûlerait si ardemment qu’elle l’empêche de se rendre compte qu’à son âge, c’est-à-dire que lorsqu’on est prêt de quitter ce monde, la meilleure chose à faire n’est certainement pas de se nourrir d’animosité et de malveillance? Possible! En tout cas, il existe de nombreuses explications au comportement de ce type de personnage et précisément à cet âge. Pour notre part, nous dirions qu’il s’agit d’une forte addiction à la haine!