Purges au sommet de l’état, Quand la communication vient à dérailler

Purges au sommet de l’état,  Quand la communication vient à dérailler

d-quand-la-communication-vient-a-derailler-7208d.jpgLes rumeurs au sujet des généraux limogés nous renvoient directement à l’incident survenu la veille de l’Aïd à la résidence d’État de Zéralda. Comment ne pas faire le lien ?

Les événements se succèdent et s’entremêlent depuis le dernier Conseil des ministres et ce qui la suivi comme mouvements au sein du corps des walis, du gouvernement, mais aussi, si l’on croit les rumeurs, au sein de certains corps de l’armée.

A la différence du traditionnel conseil des ministres, le reste des annonces a suivi un chemin, pour le moins, tortueux. Ce sont des canaux officieux, particulièrement une chaine de télévision privée, qui ont annoncé, en premier, le limogeage de deux ministres, la rétrogradation de deux autres au rang de walis et surtout le limogeage des généraux responsables de la Garde républicaine et de la sécurité présidentielle. Relayée par des sites d’informations et faisant l’objet de larges commentaires sur les réseaux sociaux, ces informations, toujours pas confirmées par la présidence de la république, ni le ministère de la Défense nationale, ont touché d’autres responsables, à l’image du directeur de la sécurité intérieure (DSI), ou encore le patron de la protection civile. Même si ce dernier a vite fait de démentir, via un communiqué, l’information sur son limogeage, et même si la famille du général Kehal Djamel Mejdoub, patron de la DSPP, a tenu à confirmer son limogeage, tout en précisant que cela n’avait rien à voir avec une quelconque sanction. Donc, en dehors de Lehbiri et Mejdoub, le reste demeure du domaine de la rumeur.

La seule exception concerne le général-major Ahmed Moulay

Melliani, qui a été remplacé hier par le général corps d’armée Ben Ali Ben Ali à la tête de la Garde républicaine. Cette façon de gérer l’information officielle pose un sérieux problème, à l’heure d’Internet et de la multiplication de chaînes de télévisions privées.

Le fait de passer par des canaux officieux, pour distiller de telles informations (ou ballons-sondes ?) renseigne des difficultés rencontrées au sommet de l’Etat, en vue de faire passer certaines décisions.

Qu’est-ce qui empêche, en fait, la présidence de la République, de publier un communiqué pour annoncer de tels limogeages ? Qu’est-ce qui empêche le ministère de la Défense de faire des annonces, comme il l’a fait le 5 juillet dernier au sujet des trois postes cités précédemment ? Non, seulement, l’annonce est faite par des canaux officieux, mais en plus, aucun démenti n’est venu mettre un terme à la polémique qui ne cesse d’enfler et des lectures qui en sont faites.

Parce que, contrairement au dernier mini-remaniement surprise au sein du gouvernement, les rumeurs au sujet des trois généraux nous renvoient directement à l’incident survenu la veille de l’Aïd à la résidence d’État de Zéralda. Comment ne pas faire le lien ? Le silence radio observé par le pouvoir n’a fait qu’alimenter les supputations au sujet de cet incident, et le limogeage des principaux responsables de la sécurité ne fait que conforter la thèse selon laquelle ce qui s’est passé à Zéralda est très grave. Tous les riverains de la résidence avaient entendu, cette nuit-là des explosions et des tirs nourris. L’on est loin de la thèse des pétards jetés par des jeunes en mal de sensation, comme on est loin de la thèse des deux agents du DSPP qui auraient pété les plombs. Mais personne n’est en mesure de dire ce qui s’est réellement passé et le silence officiel laisse la porte ouverte à toutes les supputations. Lesquelles sont confortées par les informations relatives au limogeage des principaux responsables de la sécurité.