Présidentielles de 2014, Confusion dans le camp islamiste

Présidentielles de 2014, Confusion dans le camp islamiste

les de2 (4).jpgDepuis maintenant plus de dix ans, les islamistes n’ont pas présenté un candidat à l’élection présidentielle, à l’exception du scénario de la présidentielle de 2009 lorsque le candidat, Djahid Younsi, a été humilié avec un score de moins de 1 % des suffrages et pour 2014, les islamistes n’ont toujours pas un candidat commun.

A moins d’une année des échéances de 2014, le courant islamiste n’a toujours pas un candidat et s’oppose soudainement à la révision de la Constitution, alors que dans un passé récent, ils étaient pour cet amendement.

En réalité, ce qui dérange beaucoup plus les islamistes, c’est le maintien de l’article 74, qui permettra au président Bouteflika de briguer un quatrième mandat sachant que ce dernier, ne s’est toujours pas prononcé sur cette question. Une situation entourée de cafouillage, car le projet préliminaire soumis à la commission chargée d’examiner ce texte, reste top secret, d’ailleurs, les membres de cette commission siègent actuellement au palais du Premier ministère.

Le premier qui s’est prononcé juste après l’installation de ladite commission, est un cadre du Mouvement pour la société de la paix, Abderrezak Mokri, qui a dit clairement que le MSP s’oppose à un quatrième mandat du président Bouteflika. Mokri qui fait partie des probables candidats à la succession de Aboudjerra Soltani. Bien avant, Soltani avait déclaré que le maintien de l’actuelle Constitution veut dire que le prochain président est connu d’avance. Il s’agit de Abdelaziz Bouteflika. Lors d’une session extraordinaire du Conseil consultatif tenue les 12 et 13 avril, dans le cadre de la préparation du prochain congrès du parti attendu pour les 2 et 3 mai prochain, le MSP a préféré laisser la question des présidentielles à l’après-congrès. C’est en tout cas, ce qu’a indiqué le président du Conseil consultatif, Abderrahmane Saidi. « La question de la présidentielle sera abordée par la nouvelle direction du MSP, qui sera issue du congrès », précise M. Saïdi, qui dira aussi : «Nous ne voulons pas anticiper. Actuellement, nous sommes incapables de prendre une décision officielle, puisque les choses ne sont pas claires» , explique-t-il. Il est à noter que Aboudjerra Soltani s’est engagé à ne pas briguer un troisième mandat à la tête du parti et sauf changement, il ne pourra pas être le candidat du MSP. En 2009, le MSP, le plus important parti islamiste, était dans le camp de l’Alliance présidentielle, en 2014, il sera dans le camp des islamistes, mais pour quel candidat ?

Pour sa part, le candidat malheureux du Mouvement El Islah, Djahid Younsi, en 2009, qui est de retour après son élection au poste du Sg de ce parti, a appelé à faire participer les partis politiques, les syndicats, les représentants du monde culturel et les élites des différents horizons dans la commission chargée de la révision de la Constitution. Le Mouvement El Islah refuse « les consultations folkloriques » et appelle au boycott si la marginalisation des partis politiques est maintenue. A propos de la prochaine élection présidentielle, M.Younsi a rappelé que son parti a de tout temps plaidé pour l’alternance et est favorable pour deux mandats présidentiels uniquement. Sans se prononcer directement contre un quatrième mandat de Bouteflika, il a plaidé pour « le changement du système ».

Djahid Younsi, secrétaire général du mouvement El Islah, a été humilié lors des présidentielles de 2009, avec un score sans appel de moins de 1 % des suffrages. Il avait sollicité le secrétaire général du mouvement Ennhada, Fateh Rebaï, pour présenter un candidat commun, mais ce dernier avait refusé pour éviter de sortir humilié. Pour 2014, rien n’est encore clair. Ces positions non claires des islamistes, affirment que ce courant passe par un grand malaise et essayent depuis des décennies, de recoller les morceaux.

Par Nacera Bechar