Presidentielle 2014 en Algérie: Ces candidats qui ont peur de Bouteflika !

Presidentielle 2014 en Algérie:  Ces candidats qui ont peur de Bouteflika !

Capture plein écran 16012014 140706.jpgSelon de nombreux analystes, au regard de l’enjeu, deux scénarios vont, bien évidemment, se confronter durant la présidentielle de 2014. On parle du pôle islamiste qui pourrait négocier le soutien à la candidature de Benflis pour se venger de Bouteflika. Ce dernier sera seul contre tous ! Mais par le fait qu’il est seul, il fait peur à tous.. !

Désormais, les choses sont plus claires à quelques jours de la convocation du corps électoral. Pour ce qui est du nouveau (ancien) visage de l’opposition politique, c’est-à-dire, Ali Benflis , l’ex chef du gouvernement mettra du blues et des épices dans la musique de la prochaine campagne présidentielle. Deux poids lourds de l’échiquier politique national vont faire face au Président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Il s’agit donc d’Ali Benflis et du candidat du pôle islamiste qui est toujours la recherche de son favori pour la présidentielle. Ce dernier (Pôle islamiste NDLR), pourra toujours jouer la carte d’Ali Benflis.

Quant aux autres candidats, ils ne seront que des lièvres des derniers cent mètres de la course vers El-Mouradia. Ainsi, deux scénarios se dessinent. Dans le premier, le Président Abdelaziz Bouteflika déjoue tous les pronostics et se présente à sa propre succession. Appelée de leurs vœux par le secrétaire général du FLN, Amar Saidani, et les partis de l’alliance (RND, TAJ et MPA), cette candidature va enterrer l’espoir des autres candidats qui espèrent s’assoir sur le fauteuil du palis d’El-Mouradia. Dans le deuxième scénario, les cartes sont redistribuées. Le jeu demeure toutefois inégal, tant qu’Abdelmalek Sellal, actuel Premier ministre, semble tenir à la fois les cordes de la succession et les rênes de l’administration. Dans l’éventualité d’une élection sans la candidature de Bouteflika, la machine électorale devrait maintenir son allégeance à un Sellal qui conserve les faveurs du président.

Candidat du système

« Il y a un certain nombre d’indices publics et d’informations discrètes confirmant que Sellal sera le candidat », confie Tarik Mira. Sellal serait alors le candidat de la continuité. Premier ministre depuis septembre 2012, Abdelmalek Sellal se voit parfois reprocher un manque de charisme politique. Mais il a l’avantage de maîtriser la quasi-totalité de la machine étatique.

Le principal challenger

Il a été directeur de campagne de Bouteflika en 1999. Nommé Premier ministre, il démissionne trois ans plus tard après un différend avec le président. Ali Benflis a également été secrétaire général du FLN. Un parcours qui lui a permis de placer ses pions. « Il a des relais dans le système », confirme El Kadi, « notamment sur des bases régionales ». C’est sur ce point fort que Benflis devrait axer sa campagne. S’il a la maîtrise des rouages politiques, il n’est pas dit pour autant qu’il en deviendra un candidat suffisamment crédible pour concurrencer Abdelmalek Sellal. Tarik Mira relativise l’impact des soutiens à Benflis: « C’est une meute d’opportunistes ».

La fibre indépendante

A priori, ils ne comptent pas pour beaucoup. Mais Soufiane Djilali et Ahmed Benbitour ont le mérite de l’indépendance. Le premier, vétérinaire de profession et engagé en politique depuis 1989, est président de son parti Jil Jadid, fondé en 2012. Le deuxième est un énième ancien chef du gouvernement algérien. Ce « candidat auto-proclamé de la société civile » mène campagne depuis longtemps, rappelle Ihsane El Kadi. « A l’époque, il a démissionné parce qu’il ne voulait pas être un faire-valoir de Bouteflika ».L’un et l’autre n’iront probablement pas bien loin. Mais ils apporteront un plus en déplaçant les débats « sur le terrain des idées ».

Les étrangers

« Ce sont de bonnes candidatures car elles aussi n’évoluent que sur le terrain des idées ». Le terrain étonne peu, car ces candidats n’ont pas de réseaux en Algérie. Ils viennent de l’étranger. A 42 ans, Kamel Benkoussa cherche le soutien de la « nouvelle génération », jouant sur l’âge avancé de la vieille garde (Bouteflika a 76 ans). Elevé en France, il rentre tout juste de treize ans au Royaume-Uni. Rachid Nekkaz est dans un cas de figure similaire. Jeune également, le millionnaire vient de demander à François Hollande de le déchoir de sa nationalité. Connu pour ses combats pour la défense des droits de l’homme (et de la femme), il bénéficie de plusieurs comités de soutien à l’étranger. Quant à l’ancien ministre Ali Benouari, il vit depuis vingt ans à Genève, en Suisse. Conseiller industriel et financier, il a annoncé son intention de se présenter en juillet dernier. »Ca me fait rigoler doucement. Soit ils ont tout compris soit ils n’ont rien compris. C’est un peu de mégalomanie », lance Tarik Mira, dubitatif. « On ne les voit qu’épisodiquement: à la veille des élections » L’annonce de sa candidature le 3 novembre a fait crépiter les réseaux sociaux. Fort de sa notoriété d’écrivain, Yasmina Khadra sait qu’il « met les pieds dans le plat ».

Ceux qui ont renoncé

Certains étaient attendus, et ne seront finalement pas de la partie. C’est le cas de Mouloud Hamrouche. Parfois qualifié de « père des réformes », à la fois proche du FLN et du FFS (Front des Forces Socialistes), Hamrouche aurait pu être un candidat consensuel. Le FFS, qui traditionnellement ne présente aucun candidat, « se serait aligné derrière sa candidature », rapporte El Kadi. Mais « il a renoncé parce qu’il pense que ce ne sera pas assez ouvert ». Malgré cette lecture pessimiste largement partagée, certaines lignes bougent, doucement, en vue d’une éventuelle succession à Abdelaziz Bouteflika. A voir si ces petits mouvements ne se transformeront pas en gesticulations dans le vent.

Riad