Présence du FFS et absence du RCD,Quel impact sur les élections ?

Présence du FFS et absence du RCD,Quel impact sur les élections ?

Lejour2 (2).jpgQuel impact aura le retrait du RCD et l’éventuelle participation du FFS sur les prochaines élections ? Comment votera la Kabylie, enjeu de certains partis ? Autant de questions qui continuent à turlupiner les discussions et faussent les calculs de certaines officines.

La décision prise par le RCD de boycotter les prochaines élections ne semble pas déranger outre mesure le pouvoir. Ce dernier s’y attendait quelque part et n’en est nullement surpris. Bien au contraire, dans les calculs purement régionaux, cela favoriserait le vieux parti de l’opposition dont la légitimité n’est plus à prouver dans cette région du pays hautement politisée.

Le FFS, longtemps absent des courses «électorales» a failli perdre sa base. Les résultats des législatives de 2007 ont démontré l’éparpillement des voix en kabylie. Celles-ci avaient été disputées par le FLN et le RND. Le RCD n’a pu prétendre qu’à 19 sièges à l’APN, ne lui ouvrant même pas droit d’avoir un groupe parlementaire.

Le temps et la conjoncture semblent opportuns au parti de Hocine Aït Ahmed que d’aucuns pensent qu’il va s’imposer. Aux yeux de certains observateurs, cela «boostera»assurément la participation au scrutin, ce que recherche âprement le pouvoir. Cela donnera aussi un souffle au cours des événements mais permettra surtout aux petits partis un semblant de soutien et atténuera des velléités de fraude. Signataire du fameux Contrat de Rome aux côtés de feu Abdelhamid Mehri dont on fait actuellement les louanges, laquelle thèse qui a fini par s’avérer porteuse, le FFS peut la brandir comme preuve de la vision et de la clairvoyance de son leader. Ce parti, à qui l’on avait «jeté la pierre»par le passé en l’accusant de trahison obtient de facto une sorte de «quitus». Le Front des forces socialistes serait donc en mesure de donner le plein satisfecit aux uns et aux autres et autant aux islamistes, cela lui permettra de redorer son blason et de gagner les faveurs des «électrons libres» à comprendre ceux de l’ex-FIS. Mais, cela pourrait déranger le schéma de «réaménagement»du paysage politique algérien tant désiré. L’avortement est certain.

Ce projet inspiré par le pouvoir tendait à compartimenter les différents courants en trois mouvances, à savoir nationaliste, démocrate et islamiste. Dans ses différents discours de campagne électorale d’avril 2009, Abdelaziz Bouteflika ne cachait pas ses «ambitions»de voir se concrétiser cette configuration. Les projections faites attribuaient respectivement un légitime leadership au FLN, au RND et au MSP. L’implosion de l’alliance présidentielle et l’incapacité de ces partis à cerner le ma-laise populaire à l’ombre des tumultes régionaux ainsi que la naissance de micro partis pour faire fondre la grogne populaire en sont une preuve. La réalité sociale, mais surtout la majorité silencieuse qui ne s’est pas identifiée en ces trois «déposi-taires», a fini par faire échouer ce dessein. Le vide politique qui s’en est suivi et l’instabilité régionale ont fini par susciter une ouverture, forcée, permettant la venue sur la scène politique de pas moins de 17 partis dont certains ont déjà tenu leurs congrès constitutifs. Ces nouvelles formations, fruits de dissidences et de divorces, se rangent presque toutes dans le camp de l’opposition. Ils sont à majorité islamiste quand il ne sont pas de courant nationaliste. Tous ou presque sont le fruit d’un désaccord avec leur ancien parti. Leurs dissidences sont beaucoup plus avec les personnes sans jamais l’être avec l’idéologie. Mais à bien considérer la liste des nouveaux partis, un constat est vite établi. Il s’agit de leur ancrage populaire. Sur la quinzaine de formations politiques en attente d’un agrément, l’on peut seulement compter trois ayant réellement une base. C’est le cas de Cheikh Djaballah et de son parti le Front de la justice et le développement, ou celui du PJL de Mohamed Saïd ou encore celui de Menasra. Les autres compositions continuent à se rechercher à travers les joutes électorales qui peuvent être favorables ou pas à un parti.

Par Azzedine Belferrag