Poutine traite les moudjahidine algériens de terroristes, selon Hollande.

Poutine traite les moudjahidine algériens de terroristes, selon Hollande.

Voilà ce qui devra à coup sûr affecter sérieusement la relation entre l’Algérie et la Russie. L’allié et l’ami de l’Algérie, le président russe, Vladimir Poutine a commis une lourde bourde qui ne devrait pas laisser indifférents les officiels algériens en osant traiter les moudjahidine algériens lors de la Guerre de libération nationale de terroristes. Cela s’est passé au cours d’une rencontre avec le président français, François Hollande.

L’incident qui risque de faire beaucoup de bruit a été raconté par deux journalises du Monde, Fabrice Lhomme et Gérard Davet ayant rédigé un livre d’entretiens « Un président ne devrait pas dire ça… » avec le président français.

Evoquant le terrorisme, le président russe aurait dit à Hollande, selon les deux journalistes: « De toute façon, les terroristes, vous savez ce que c’est, ce sont les mêmes qui vous ont fait la guerre en Algérie.» Et Hollande de rétorquer: « Mais moi je discute avec ceux qui nous ont fait la guerre en Algérie!»

L’impair sans précédent commis par Vladimir Poutine a été commis lors des entretiens en février 2015 avec le locataire du Palais de l’Elysée sur la crise en Syrie, dont le premier aurait demandé à ce dernier de s’arranger du côté du régime de Bachar Al-Assad: « Nous, on reconnaît les Etats. Vous intervenez au Mali à la demande d’un Etat pour lutter contre les terroristes, eh bien, vous devriez avoir la même position en Syrie et être conscients que l’opposition à Bachar Al Assad n’est pas une opposition légitime et que ce sont des terroristes.» Mais, pour Hollande, les opposants syriens « ne sont pas des terroristes». Le président russe insiste : « vous dites ça parce que vous avez des musulmans en France et que vous voulez les protéger ». Et Hollande pour défendre l’intervention de son pays au Mali: « Au Mali, on est intervenus, oui, mais les musulmans ne nous ont rien demandé, faut sortir ça à d’autres».

Et Hollande de renchérir: « Vous n’allez pas me dire que Bachar Al Assad, c’est un régime démocratique. Sauf à penser qu’on l’est lorsqu’on est élu à 98%. Vous avez connu ça dans votre propre pays!»

Force est de rappeler que l’Algérie et la Russie sont de vieilles amies, du temps d’ex-URSS, et que Moscou n’a hésité un moment de soutenir la Guerre d’Algérie en armes, sachant qu’elle fut l’un des premiers pays à avoir reconnu le GPRA (Gouvernement provisoire de la République algérienne) et l’Algérie indépendante.

Toutefois, cette révélation fracassante ne devrait sans doute pas passer inaperçue en Algérie, dont le chef de l’Etat russe aura à démentir des propos qui lui ont été attribués, sachant que les dirigeants français soient dérangés par la convergence de vue entre Alger et Moscou concernant notamment la crise en Syrie.