Plus de 7.000 victimes de mines de la période coloniale bénéficient d’allocations

Plus de 7.000 victimes de mines de la période coloniale bénéficient d’allocations

476a9331fc6ff72dab916e903d434189_L.jpgPlus de 7.000 victimes de mines antipersonnel posées durant la période coloniale bénéficient d’aides sociales directes sous forme d’allocations, a-t-on appris jeudi à Alger auprès d’un responsable au ministère des Moudjahidine.

« Plus de 7.000 victimes de mines antipersonnel posées durant la période coloniale et leurs familles bénéficient d’aides sociales directes sous forme d’allocations octroyées par le ministère des Moudjahidine », a affirmé le directeur des allocations au ministère des Moudjahidine, Omar Ben Saad Allah, lors de la 3e conférence du programme arabe sur les activités de déminage, soulignant que l’assistance aux victimes de mines « exige la mobilisation d’importantes ressources humaines et financières ».

Les mines posées durant la période coloniale « ont engendré un problème humanitaire », avec les différents types de handicap causés à des milliers de civils, suite à leur explosion, a rappelé le même responsable, faisant état de « 7.300 victimes civiles et 48.030 victimes durant la glorieuse guerre de libération, sans compter les invalides parmi les soldats de l’Armée de libération nationale (ALN), et 2.470 victimes enregistrées après l’indépendance » en 1962.

Face à cette situation, l’Etat algérien a pris, depuis 1962, une série de mesures pour déterminer les ressources nécessaires pour le traitement de ce problème humanitaire, et ce avant l’adoption de la convention d’Ottawa sur l’interdiction des mines antipersonnel (1997), consistant en la prise en charge médiale et sociale, et la consécration d’indemnisations sous forme d’allocations au profit des victimes de mines.

La convention d’Ottawa se veut une référence sur laquelle sont fondées les structures d’assistance sociale relevant du ministère des Moudjahidine pour atteindre les normes internationales reconnues en matière d’assistance des victimes de mines, a affirmé M. Saad Allah.

« L’Algérie a payé et continue de payer une lourde facture pour la prise en charge des victimes de mines de la période coloniale, d’autant que les zones frontalières est et ouest de l’Algérie sont peuplées », a affirmé le professeur d’histoire, Mohamed Lahcen Zeghidi, ajoutant que « les études académiques ont démontré que le coût de la destruction d’une seule mine est de 1.000 dollars ».

Il a ajouté que « l’Armée nationale populaire (ANP) a réussi avec une grande performance à détruire plus de 8 millions de mines, depuis l’indépendance, sur un total de 13 millions de mines posées par les autorités coloniales sur les frontières avec la Tunisie et le Maroc et dans d’autres régions du pays », soulignant que cette mission « a eu lieu sans aucune aide étrangère ».

L’Algérie ne souffre pas uniquement des effets des mines antipersonnel de la période coloniale, mais aussi des conséquences des explosions nucléaires à Reggan (Adrar) « à l’origine de 13 types de cancer », selon l’intervenant. Organisés par le Conseil national économique et social (CNES), en coordination avec le ministère de la Défense nationale, les travaux du programme arabe sur les activités de déminage ont débuté mardi et se poursuivront jusqu’à vendredi.

La conférence a vu la participation d’experts et de spécialistes de 13 pays arabes, et du Centre international de déminage humanitaire de Genève (CIDHG), ainsi que des représentants d’instances onusiennes et de plusieurs ONG.