Plus de 100 000 hectares de terres non exploitées récupérés

Plus de 100 000 hectares de terres non exploitées récupérés

Plus de 100 000 hectares de terres agricoles abandonnées ont été récupérés par l’Etat, a indiqué, mardi le ministre de l’Agriculture et de la Pêche, Abdessalem Chelghoum, qui a mis en garde contre la non exploitation des terres au moment où l’Etat mise sur le secteur agricole. «L’opération de récupération des terres agricoles à travers la déchéance ou la résiliation a été entamée en septembre 2016. A ce jour, 100 000 ha ont été récupérés par la résiliation de contrat aux personnes bénéficiaires», a indiqué le ministre lors d’un regroupement des responsables chargés du foncier agricole au niveau national. Cette superficie concerne les terres attribuées dans le cadre de l’accès à la propriété foncière par la mise en valeur et celles affectées dans le cadre de la circulaire interministérielle portant sur la création de nouvelles exploitations agricoles et d’élevage de 2011. A cette assiette s’ajoutent 13 000 ha attribués dans le cadre de la conversion du droit de jouissance des terres relevant du domaine privé de l’Etat en droit de concession dont les exploitants ont été déchus de leurs actes de concession.

M. Chelghoum a qualifié l’abandon de terres agricoles «de crime économique inacceptable». «Je dis à ceux qui ont l’intention autre que d’exploiter ces terres qu’ils changent de domaine […]. Les choses ont beaucoup changé. Nous sommes à la recherche de partenaires en mesure d’accompagner l’Etat dans sa stratégie d’assurer la sécurité alimentaire du pays et de diversifier l’économie nationale», a-t-il ajouté. Des commissions sont à pied d’œuvre pour récupérer les terres abandonnées afin de les réattribuer aux investisseurs et «l’opération ne s’arrêtera pas jusqu’au jour où celui qui prend une terre comprendra qu’il l’avait prise pour la travailler et non pas pour la laisser», a insisté le ministre.

Par ailleurs, le ministre a révélé que son département était en train de finaliser l’élaboration d’une loi sur la protection des terres agricoles, et ce, en application de l’article 19 de la Constitution portant sur la protection de ces terres. Cette nouvelle loi va englober tous les textes législatifs relatifs à la protection des terres agricoles déjà existants. «Mais nous avons clarifié encore plus les dispositions qui concernent notamment la classification des terres et comment les utiliser et les transférer à d’autres besoins sociaux ou économiques du pays», a expliqué M. Chelghoum.

Concernant l’opération de la conversion du droit de jouissance en droit de concession régissant l’exploitation les terres relevant du domaine privé de l’Etat, le bilan de l’Office national des terres agricole (Onta) a avancé un taux de 98% d’actes notifiés aux exploitants concernés depuis le début du processus en 2011 jusqu’au 31 décembre 2016.