Ouargla : Coup de balai du wali et limogeages en série

Ouargla : Coup de balai du wali et limogeages en série

Depuis son installation à la tête de la wilaya lors du dernier mouvement des walis, opéré par le chef de l’Etat, Abdelkader Djellaoui mène une véritable chasse aux procrastinateurs, dont le directeur de l’Education, celui des transports et celui de la jeunesse et des sports.

Quelques jours seulement après le limogeage du directeur de l’Education, le directeur des transports a subi le même sort, et ce n’est que le début. Des décisions concrètes qui joignent l’acte à la parole et mettent fin aux discours enjoliveurs qui n’ont servi qu’à camoufler les défaillances d’une gestion complètement ratée. Le nouveau wali, qui vient d’hériter d’une wilaya plongée dans un désordre profond, a déjà conquis les Ouarglis. A travers des décisions courageuses et fermes, il a réussi en très peu de temps à restaurer la confiance des citoyens, selon les commentaires de soutien et d’encouragement sur les réseaux sociaux.

Un laisser-aller total

Frappé le premier jour de son installation par la saleté indescriptible de la ville, le wali a déclaré la guerre à ce fléau et en a fait une de ses principales priorités.

Par ailleurs, il a annoncé, dès sa première sortie d’inspection sur terrain, une série de mesures et de décisions vigoureuses dans l’objectif de rattraper les retards accumulés dans certains projets et booster les chantiers en souffrance. Mais aussi, il se dit déterminé à combattre la bureaucratisation qui gangrène l’administration locale.

La première visite d’inspection, qui l’a conduit à la ville frontalière El Borma, située à 420 km d’Ouargla, a été marquée par le dérapage de trois véhicules du convoi. C’était donc le tout premier constat relevé par le wali de la situation catastrophique de la voirie, à savoir la RN 53, la seule route qui mène à cette ville limitrophe. Surpris par les nombreux problèmes dans tous les secteurs, le wali a concentré son attention sur celui de l’Education. Les élèves n’ont toujours pas rejoint les bancs de l’école en raison de la distribution des livres et des fournitures scolaires qui n’a pas été encore effectuée ainsi que la forte absence des enseignants. Les absentéistes n’ont été soumis à aucune sanction administrative et leurs salaires sont maintenus. C’est d’ailleurs une des raisons principales qui ont coûté son poste au directeur de l’Education. L’amélioration du cadre de vie des habitants, de ce coin perdu, a toujours été le dernier souci des responsables qui se sont succédé dans la wilaya.

La purge se poursuit

L’absence de graphique des lignes de bus, la mauvaise gestion du trafic routier et des contournements des véhicules, notamment en cette phase de perturbation, engendrée par les chantiers du tramway implantés tout au long de la RN 49, ainsi que l’encombrement lié à l’augmentation insensée de bus en l’absence d’aménagement de points d’arrêt des transports en commun entraînant des embouteillages et le désordre, ont coûté son poste au directeur des transports, le deuxième écarté en une semaine.

La piscine olympique, objet de malversation

Pour sa part, le Directeur de la jeunesse et des sports (DJS), plus chanceux, n’est toujours pas pour autant à l’abri d’un éventuel licenciement. Dans ce secteur, une autre décision courageuse a été prise par le wali. Il s’agit de la suspension des travaux de la piscine olympique annoncée après l’effondrement d’une partie du toit. N’ayant pas saisi les explications et les justifications brouillées du responsable de la DJS et de l’entrepreneur, M. Djellaoui, relevant des signes de fraudes sur les matériaux de construction, a exigé en urgence une expertise technique et un examen approfondi du dossier. Pour rappel, le projet a coûté une enveloppe de 730 millions de DA, dégagée sur le programme spécial de développement des régions du Sud.

Ce projet a connu, depuis l’année 2013, un grand retard dû à l’effondrement d’une partie du toit couvrant cette structure. C’est pourquoi, une nouvelle étude technique a été recommandée mais n’a jamais été effectuée.

Impunité sur les retards

Le directeur de l’habitat et de l’urbanisme et celui de l’Office de promotion et de gestion immobilière (OPGI) n’ont pas échappé non plus aux réprimandes. Des chantiers arrêtés avec des délais de travaux largement dépassés, fraude dans la construction, matériel et déchets entreposés un peu partout, en plus de l’incurie ont ruiné l’image de la ville. M. Djellaoui n’a pu retenir sa colère face à cette situation catastrophique et a exigé un rapport « urgent, détaillé et complet » sur tous les projets et les entrepreneurs en charge des travaux de construction.

Le wali a été également frappé par le laisser-aller et laxisme flagrants. Aucune sanction n’a été appliquée contre les entreprises chargées de la réalisation pour non-respect des engagements et des délais. Outre la situation épouvantable de Hay Ennasr (El Khafdji), la nouvelle ville de Ouargla est submergée par les déchets des chantiers et des matériaux entreposés un peu partout ajoutant au paysage hideux.