Omra-2016: Le Snydicat des agences de voyages relèvent des dysfonctionnements.

Omra-2016: Le Snydicat des agences de voyages relèvent des dysfonctionnements.

Passeports perdus, mise au chômage de centaines d’employés, frais supplémentaires sans contrepartie. Les agences de voyages chargées de l’activité du hadj et de la omra ont déploré les conséquences de l’élargissement des prérogatives de l’Office national du pèlerinage et de la omra (Onpo) qui s’est fait, selon elles, au détriment des pèlerins et des professionnels.

De ce fait, elles ont appelé, jeudi dernier à Alger, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aïssa, à revoir les prérogatives récemment octroyées à l’Office national du pèlerinage et de la omra, notamment la prise en charge du dépôt des passeports des futurs pèlerins auprès du consulat d’Arabie saoudite. « Nous avons constaté que plusieurs passeports ont été perdus.

Les agences n’ont pas encore réussi à les récupérer et elles sont les responsables devant leurs clients. De tels incidents n’ont jamais eu lieu auparavant, quand les délégués des agences s’occupaient eux-mêmes du dépôt des passeports au niveau du consulat d’Arabie saoudite. Actuellement, l’opération est confiée à l’Onpo dans le cadre du nouveau cahier des charges », a déploré le directeur de l’agence de voyages Sabrina-Imane, Sofiane Izem, lors de son intervention, à l’assemblée générale, jeudi dernier à Alger, du Syndicat national des agences de voyages (Snav).

Le gérant a également mis l’accent sur le transfert des devises « qui relève des prérogatives de l’Onpo dans le décret exécutif alors que nous nous procurons la devise au square Port-Saïd et autres points de change clandestins. Cela n’impactera pas l’économie du pays, bien au contraire. Il s’agira surtout de bancariser des millions d’euros et d’atténuer le fléau de l’informel ». Pour sa part, le responsable de l’agence Sabah, Ahmed Baya, qui est revenu sur la perte ded passeports des pèlerins de certaines agences de voyages, en l’occurrence Numedia, Draria, Serhane et Ouancharis Voyages.

Il a insisté sur la nécessité de la coordination de l’opération du dépôt des passeports avec les délégués des agences. Un avis partagé par l’assistance. « Cette situation a mis au chômage plus de 600 personnes qui travaillaient comme délégués des 300 agences auprès du consulat. A cela s’ajoutent l’anarchie et le grand retard » pris dans la préparation de l’opération omra-2016.

Et pour ne rien arranger, « nous sommes obligés de verser 2.500 DA à l’Onpo afin de couvrir une prise en charge inexistante du pèlerin qui n’a même pas bénéficié d’une bouteille d’eau », a fait savoir le directeur de l’agence Côte de Voyage. Cette question a fait l’objet d’un long débat lors de l’AG. « Cette somme d’argent, qui constitue une cotisation du pèlerin, est versée dans le compte de l’Onpo, pas au Trésor public. C’est une taxe en réalité », ont-ils dit. Les participants ont reconnu avoir signé le cahier des charges. « Nous étions obligés mais heureusement que ce cahier n’est valable qu’une année », ont-ils soutenu. A l’issue de cette AG, une plateforme de revendications a été élaborée pour qu’elle soit transmise au ministre des Affaires religieuses.

« Il faut que le Snav participe à l’élaboration du cahier des charges de la omra. Nous sommes des professionnels du secteur et il est inadmissible de nous marginaliser. Le Snav n’a jamais été impliqué dans cette opération », ont-ils soulevé. « Parmi les revendications, les délégués de toutes les agences de voyages sans exception doivent travailler en coordonner avec l’Onpo, lors du dépôt des passeports avec un engagement écrit de l’office relatif à la réception des documents.

Les responsables de l’Onpo doivent aussi justifier la destination des charges payées par les agences », a souligné le vice-président du Snav, Lyès Senouci. Dans son intervention, le responsable a précisé qu’il doit y avoir un terrain d’entente entre les agences et l’Onpo dans le but d’améliorer la prise en charge des pèlerins dans le cadre de la omra-2016 « mais nous constatons une violation de l’indépendance des agences de voyages par l’Onpo.

L’Onpo est chargé de la préparation, pas de l’organisation, et ce, conformément au décret exécutif. Nous ne sommes contre aucune partie mais nous exigeons juste l’application des lois. La réunion d’aujourd’hui est décisive et il est temps de prendre une décision pour réhabiliter notre métier. Nous avons saisi le ministère du Tourisme il y a 15 jours, c’est notre tutelle car la omra est considérée comme un tourisme religieux », a-t-il conclu.