Noël en Algérie, La fête des uns fêtée par les autres

Noël en Algérie, La fête des uns fêtée par les autres

pere_noel_136140002.jpgNoël séduit de plus en plus d’Algériens. D’année en année, cette fête semble prendre de plus en plus de place au sein des foyers, mais loin des considérations religieuses. Pour la plupart, cette fête est une occasion pour réunir la famille, de faire plaisir aux enfants.

Ainsi, cette fête semble rentrée dans les mœurs surtout avec son côté paillettes et sapin bien garni en décoration et en cadeaux. Mais les avis sont partagés. Pour quelques uns cette fête est célébrée loin des considérations religieuses et culturelles ; pour d’autres ce n’est qu’une tradition laissée par les Français comme plusieurs célébrations d’ailleurs.

Reste que cette fête n’est pas la priorité des habitants de Bab el oued ou de ceux de la banlieue d’Alger comme El Harrach ou Bachedjerrah, mais celle des quartiers huppés de la capitale à l’instar de Hydra, de Sidi Yahia, du Golf. Cette célébration reste confuse pour le petit Mahdi qui nous déclare qu’il y a « de la magie dans l’air durant cette fête et c’est une chouette occasion pour avoir des cadeaux ».

Mais un peu plus loin il cite «Allah», confus et désorienté, il ne sait plus quoi dire.Le père Noël suit son petit bonhomme de chemin dans les mœurs du consommateur algérien. Sapins, guirlandes et neige artificielle ont investi ces dernières années les grandes surfaces de la capitale.

Noël n’est plus donc l’apanage des touristes et des expatriés occidentaux. Ainsi les citoyens ont commencé ces dernières années à s’approprier cette fête dite chrétienne. C’est qu’ils n’y voient pas de contradiction avec la religion musulmane qu’ils pratiquent en majorité et c’est aussi, il faut le dire, un bon prétexte pour faire la fête en famille.

Les courses de Noël sont un véritable marathon, au même titre que la rentrée scolaire et le poids des cartables, les embouteillages sur les routes des vacances, la fête des mères et les emplettes de Ramadhan. « Noël, c’est aussi sacré pour moi que l’Aïd. C’est aussi une nouvelle opportunité de faire des sorties en famille et de se réunir dans un cadre convivial », explique une jeune femme.

Il n’empêche que l’arbre de Noël reste un produit coûteux, destiné à une classe aisée. Dans les quartiers populaires, on se console comme on peut avec la bûche de Noël. Tout comme le mouton, les familles qui n’ont pas les moyens de consommer des pâtisseries durant toute l’année, le font à l’occasion des fêtes de Noël et de fin d’année.

Toutefois même si cette fête reste un excellent moyen pour les commerçants d’accroître leurs bénéfices, ils restent sceptiques et du fait leurs convictions religieuses ils déclarent «ne pas vouloir céder à une tradition qui n’est pas la leur». Ce manque d’engouement des commerçants est certainement la cause de la pénurie du sapin et donc de sa cherté.

Trouver des sapins de Noël, plus disponibles les années précédentes, dans le commerce relève aujourd’hui quasiment de l’impossible.

Kahina Hammoudi