Moines de Tibéhirine : le travail des juges s’est passé dans des « conditions satisfaisantes »

Moines de Tibéhirine : le travail des juges s’est passé dans des « conditions satisfaisantes »

1215985_3_209a_sur-cette-photo-de-groupe-non-datee-figurent_0bc5501483fb27ebcc52cb874a79b5f2.jpgLe déplacement en Algérie des juges français qui enquêtent sur la mort en 1996 des moines de Tibéhirine « s’est passé dans des conditions satisfaisantes », a estimé, vendredi 24 octobre, le ministère français des affaires étrangères, malgré des critiques des familles des victimes.

« Il y a lieu de remercier les autorités de l’accueil qu’elles lui ont réservé et des moyens mis à sa disposition », s’est félicité le porte-parole adjoint du Quai d’Orsay, Alexandre Giorgini.

Après des mois de difficiles négociations, les juges français Marc Trévidic et Nathalie Poux se sont rendus la semaine dernière en Algérie, où ils ont assisté à l’exhumation des crânes des religieux assassinés en 1996. L’Algérie a cependant refusé que les magistrats français repartent avec les prélèvements réalisés sur leurs dépouilles, suscitant la colère des familles, qui ont dénoncé « une confiscation des preuves ».

Le ministre de la justice algérien, Tayeb Louh, a affirmé jeudi que la justice algérienne « accomplit son travail normalement » :

« Des procédures judiciaires ont été prises, sont respectées et suivies conformément à la loi au niveau du juge d’instruction chargé de l’affaire. Un magistrat algérien se trouve actuellement en France dans le cadre d’une commission rogatoire. »

Le porte-parole adjoint du Quai d’Orsay s’est dit « certain que [les] autorités judiciaires respectives saur[aie]nt maintenir ensemble les conditions d’une collaboration fructueuse ».

Les moines Christian de Chergé, Luc Dochier, Paul Favre-Miville, Michel Fleury, Christophe Lebreton, Bruno Lemarchand et Célestin Ringeard avaient été enlevés dans la nuit du 26 au 27 mars 1996 dans le monastère où ils avaient choisi de demeurer malgré les risques liés à la guerre civile ravageant l’Algérie. Seules leurs têtes avaient été retrouvées, et inhumées sur le site du monastère.

La justice française mène depuis dix ans une enquête pour identifier les responsables de leur mort : l’organisation GIA (pour Groupe islamiste armé), qui avait revendiqué leur enlèvement puis leur exécution ; l’armée algérienne lors d’une bavure en se lançant à leur recherche ; ou les services secrets algériens dans une opération de manipulation destinée à discréditer les islamistes.