Mme Faraoun plaide à Genève pour le droit d’accès, pour tous, à internet

Mme Faraoun plaide à Genève pour le droit d’accès, pour tous, à internet

65f57691d89bb2ed34bbd0430a5a9568_L.jpgLa ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication (PTIC), Imane Houda Faraoun, a plaidé à Genève (Suisse) pour la consécration du principe du droit d’accès, pour tous, à internet.

Dans une déclaration prononcée lors de la conférence de haut niveau organisée dans le cadre du Sommet mondial de la Société de l’Information  (SMSI) qui se déroule à Genève du 02 au 06 mai 2016, la ministre a indiqué que la gouvernance de l’internet doit être fondée sur le principe de l' »accès pour tous « , afin de consacrer « la souveraineté des peuples et des nations ».

Mme Faraoun a ajouté que l’Algérie a adopté des « principes clairs sur lesquels se base la gouvernance de l’internet et devant garantir le développement des droits de l’homme et de la justice sociale au niveau national et international ».

« Nous tenons à ce que la gouvernance de l’internet assure les principes de la démocratie et de l’égalité », a-t-elle souligné tout en précisant que l’Algérie convie la société internationale à « intégrer tous les peuples, y compris ceux qui n’ont pas encore accès à internet ».

La ministre a en outre, affirmé que l’Algérie souhaitait voir l’économie numérique « soumise à la répartition des revenus d’impôts pour déconcentrer le commerce électronique dans la zone nordique ».

S’agissant du développement durable, Mme Faraoun a appelé à « l’encouragement des contenus, des applications et des services ouverts non lucratifs », ainsi que leur « financement par les fonds réservés au développement durable ».

De plus, la première responsable du secteur a défendu « le droit de chacun d’accéder à internet sans contrôle aléatoire », mais a proposé « une surveillance » qui le protègerait de tous types de crimes électroniques.

L’Afrique, le continent le moins loti

Sur le plan africain, la ministre des PTIC a déploré que 10 ans après le lancement du SMSI, l’Afrique demeure le continent qui bénéficie « le moins des dividendes du numérique et qu’avec une moyenne de 20 %,  le taux de pénétration d’internet y est désespérément bas « .

Elle a relevé, à ce propos, les « défis majeurs » auxquels est confronté le continent noir en matière d’accessibilité aux TIC, citant l’accès au haut débit, les coûts liés aux TIC, la cyber-sécurité, le multilinguisme sur le cyberespace, les contenus locaux, les droits humains, la protection des données personnelles, l’approche multi-acteurs, la souveraineté numérique, etc.

Dans le même contexte, la représentante de l’Algérie dans cet évènement a observé que l’économie numérique africaine, très florissante avec un potentiel de croissance de 75%, est néanmoins « très souvent à la portée des multinationales et des actionnaires ».

« Le continent africain ne dispose pas de solutions concrètes pour le financement, l’accès à la société des connaissances et l’utilisation des ressources générées par le secteur des TIC pour assurer son développement », a-t-elle regretté.

Partant de ce constat, elle a appelé les pays africains à « se mobiliser pour définir une vision commune afin de trouver les moyens nécessaires et adéquats pour faire face aux problèmes financiers qui menacent les TIC en Afrique ».

L’intérêt pour eux, a-t-elle explicité, étant de bénéficier des « immenses ressources » provenant du numérique et générées par le continent lui-même, évoquant les mécanismes financiers « concrets » à mettre en place pour y arriver et faire passer l’Afrique du statut actuel de « consommateur du numérique à celui d’acteur durable » des TIC et du numérique.

Ces objectifs, a-t-elle clarifié, ne peuvent être atteints qu’à travers quatre « référentiels majeurs » que sont la réalisation des Objectifs de développement durable des Nations Unies (ODD), la mise en oeuvre de l’Agenda d’Actions d’Addis Abeba pour 2015,  la mise en £uvre de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine, et enfin, la mise en oeuvre des recommandations du SMSI, en particulier du WSIS+10.

En matière de développement des infrastructures de télécommunications, la ministre a saisi  l’opportunité de la conférence ministérielle pour informer les participants du projet de l’Algérie consistant en la réalisation d’une ligne Transsaharienne de fibre optique la reliant au Niger, au Nigeria et au Tchad.

Elle a également évoqué celui,  en cours d’installation, de deux câbles sous-marins, reliant l’Algérie à l’Europe, afin d’obtenir un débit répondant aux besoins des populations africaines.

Il est à noter, par ailleurs, que l’opérateur historique de la téléphonie fixe,  Algérie Télécom (AT) a réussi à décrocher une place dans la catégorie C2 parmi les 70 champions sélectionnés par les experts de l’Union internationale des télécommunications (UIT), indique un communiqué de l’opérateur.

Le projet primé par l’UIT, intitulé « raccorder chaque 1000 habitants à la fibre optique », vise à fournir un accès Internet aux personnes et entreprises de l’extrême sud du pays, a-t-on précisé de même source.