Mercuriale, Les prix flambent à l’approche de l’aïd

Mercuriale, Les prix flambent à l’approche de l’aïd

marché-PH-AMINE-B-121.jpgA moins de deux semaines de l’Aïd El-Adha, les commerçants mettent, comme à chaque année et à la même période, leurs affiches aux prix forts. Après quelques semaines de répit où les prix de la mercuriale ont enregistré une certaine stabilité, les prix des fruits et légumes connaissent, depuis quelques jours, une hausse vertigineuse.

Une virée chez les commerçants et les marchés de fruits et légumes dans quelques magasins de détail à Oran renseigne amplement sur la flambée des prix et, surtout, sur ce qui attend le citoyen dans les jours à venir.

La ménagère aura du mal à varier ses plats, tellement les prix qu’affichent les fruits et légumes sur les étals des marchés sont hors de portée des bourses moyennes. Ainsi, le prix de quelques produits a doublé: la tomate, qui se vendait à 50 dinars, a atteint les 80 dinars. En ce qui concerne la pomme de terre, cédée à 40 DA il y a quelques jours, voilà que de nouveau ce légume de base affiche des tarifs exorbitants.

Actuellement, il est cédé entre 70 et 80 DA, soit presque le double du prix, a-ton constaté. Le haricot vert est proposé entre 90 et 100 DA le kilo. Les autres légumes ont, pour leur part, connu aussi une hausse, la courgette est entre 80 et 100 DA, les navets et les carottes sont actuellement cédés à 70 DA, la salade verte est à 80 DA et les poivrons à 100 DA.

L’oignon, pour sa part, a gagné 20 DA pour atteindre les 50 DA. Les fruits sont également touchés par cette hausse. La pomme locale est cédée entre 100 et 150 dinars le kilo, les poires locales entre 80 et 180 dinars (de très bonne qualité et saveur), alors que son prix était de 140 DA, il y a une semaine. Les bananes sont à 180 DA, alors qu’elles étaient entre 150 et 160 DA, la semaine dernière. Les petites bourses, notamment, souffrent le martyre, quotidiennement, pour espérer faire quelques emplettes, mais finissent tout de même par acheter mais en petites quantités.

«Comment voulez-vous que je fasse pour nourrir ma nombreuse famille, quand les légumes atteignent de tels prix ?», dira cette ménagère rencontrée dans un magasin. Et d’ajouter: «quelques jours aux pâtes, au riz et aux légumes secs semble être de mise». Pour les fruits, il y a bien quelques variétés locales qui s’exposent à des prix raisonnables sur les marchés populaires. Marchands de fruits et légumes, détaillants ou grossistes, commerçants ou agriculteurs, chacun défend sa position à sa manière afin de convaincre les citoyens de la justesse des prix.

«Avec la rareté des légumes et des fruits, c’est toute la chaîne du négoce en aval qui s’est emballée. Tous les fruits et légumes nous viennent d’ailleurs en troisième ou quatrième main», nous dira un commerçant de fruits et légumes installé à la cité Petit, qui explique ainsi qu’eux aussi sont victimes, tant ils sont condamnés à réduire leurs marges.

Un autre commerçant avoue plutôt qu’à cette période, tout le monde augmente ses marges. La spéculation touche tous les niveaux du commerce de gros, intermédiaire et de détail. Pour la pomme de terre, selon un membre de la chambre de l’agriculture de la wilaya d’Oran, «cette hausse est due à la période creuse de la production. L’essentiel de la consommation entre août et octobre provient de la production stockée entre mai et juillet.

Celle-ci couvre la consommation jusqu’à l’arrivée sur le marché de la primeur de l’hiver. C’est donc la période la plus difficile de l’année, celle qui voit traditionnellement les prix flamber. Selon notre interlocuteur, «la première récolte de la pomme de terre primeur est attendue pour le mois de novembre, alors que la pomme de terre de la réelle saison (celle cultivée en été) sera récoltée vers la fin du mois de décembre. Le manque d’infrastructures de stockage et l’insuffisance des marchés de proximité sont également des facteurs à l’origine de la hausse des prix des fruits et légumes.

D’autres estiment que la pomme de terre stockée est «distillée» au comptegouttes pour bien avoir la mainmise sur les prix. Cette perturbation, somme toute habituelle durant la période qui précède la fête de l’Aïd, est alors mise à profit par les spéculateurs pour emballer, jusqu’à la démesure, la mercuriale.

J. Boukraâ