Mendicité: L’Etat veut sévir

Mendicité: L’Etat veut sévir

pauvre.jpgLe gouvernement ne sait plus quoi faire face à l’ampleur que prend le phénomène de la mendicité. En Algérie, l’on enregistre de plus en plus de personnes faisant la manche et ce, malgré l’amélioration sensible des conditions de vie des habitants.

D’ailleurs, actuellement, il est difficile de distinguer les vrais des faux mendiants, d’autant que cette pratique tend à devenir un véritable commerce. Hier, le ministre des Affaires religieuses, Mohamed Aïssa, a affirmé que son secteur «accueille favorablement » toute initiative visant à endiguer le phénomène de mendicité au sein de la société.

S’exprimant lors d’une séance de travail avec la présidente du Croissant-Rouge algérien (RCA), Saïda Benhabyles, consacrée à la préparation de la journée d’étude sur «Le phénomène de mendicité et son impact sur la société», le ministre a précisé que ce soutien «n’est pas une immixtion dans les prérogatives des autres secteurs, mais plutôt une contribution qui s’inscrit dans le cadre du message sociétal qui incombe aux mosquées en sus du message religieux ».

Tout compte fait, la mosquée est loin de pouvoir régler, toute seule, ce problème. De son côté, la présidente du Croissant-Rouge algérien a suggéré la création de deux commissions pour tenter d’apporter des réponses aux questions posées.

La première se chargera d’enquêter en prenant contact avec les mendiants et connaître les causes qui les ont poussés à trouver refuge dans la rue alors que la seconde se chargera d’analyser les données recueillies sur le terrain et proposer des solutions afin d’endiguer ce fléau, a-t-elle expliqué.

Elle a ajouté qu’une action sur le terrain sera lancée au niveau de trois wilayas pilotes (Alger, Aïn Témouchent, Annaba) en attendant la généralisation de cette opération à l’échelle nationale. En attendant, force est de rappeler que des hauts responsables de l’Etat se sont déjà exprimé sur le problème, mais sans que rien de concret ne soit décidé. L’on a, à titre d’exemple, évoqué des sanctions à l’encontre des gens qui mendient en utilisant des enfants mineurs.

Hélas, au coeur de la capitale, l’on assiste à des scènes choquantes, ou des femmes trainent, sous la pluie et le soleil, des bébés, qu’elles montrent aux passants pour tenter de les apitoyer. Bizarrement, les services concernés ne sont jamais intervenus pour apporter aide et assistance aux enfants mis en danger ainsi qu’à leurs mamans. L’existence de réseaux de mendicité a toujours été dénoncé, mais sans que les services de sécurité ne mènent une enquête afin de mettre un terme à des individus qui exploiteraient des personnes âgées pour gagner de l’argent.

Aussi, faut-il préciser qu’à chaque mois de Ramadhan, plus de un millions de familles nécesiteuses sont enregistrées à l’échelle nationale dans le cadre du couffin de Ramadhan. Ce qui démontre que le nombre de personnes dans le besoin est beaucop plus important. Il est à relever, par ailleurs, que l’organisation de cette journée d’étude sur la mendicité se voulait une tentative d’analyser ce phénomène, d’examiner ses causes et de trouver des solutions appropriées dans le cadre d’une action commune avec les secteurs et instances concernée.

M.S.