Même si la production est en augmentation Le miel pur se fait rare

Même si la production est en augmentation  Le miel pur se fait rare

miel_845513_679x417.jpgLa production de miel a connu une augmentation considérable cette année par rapport à l’année précédente, ont indiqué les participants au festival «L’abeille et le Miel», organisé depuis le 15 août au village Ahrik dans la commune de Bouzeguene (Tizi-Ouzou).

C’est vrai que la production de miel a été importante cette année notamment dans le littoral algérien, mais le miel pur demeure toujours un produit rare, a souligné Mellal Mohamed, venu de la commune de Larbaa Nait Irathen, apiculteur et spécialiste dans le marketing des produits du terroir.

Pour lui, le miel proposé à 4 000 DA le kg lors de cette premier édition du festival «L’abeille et le Miel», qui prendra fin aujourd’hui, n’est pas du tout cher quant il s’agit du véritable miel. « Le prix de 4 000 DA le Kg pour un miel de bonne qualité et non contrefait n’est pas cher si on le compare aux charges auxquelles fait face l’apiculteur, a-t-il expliqué.

Evoquant la cherté des produits de la ruche, il a cité l’exemple de la cire qui coûte au minimum 750 DA/ kg. Selon lui, même la cire chinoise qui «est de qualité inférieur est cédée à 650 DA». Il a noté également la cherté du traitement anti-varroa qui est indispensable pour protéger la ruche de cette maladie parasitaire de l’abeille.

Interrogé sur les difficultés que rencontrent les apiculteurs, il a évoqué les problèmes liés aux conditions climatiques notamment en hiver, la cherté du sucre indispensable pour l’approvisionnement des ruches en cette période hivernale. Mais surtout le manque de formation des apiculteurs qui naviguent à vue.

M. Mellal a évoqué également le manque de contrôle pour lutter contre le trafic du miel qui sème le doute chez le consommateur. A ces propos, les organisateurs de ce festival ont fait savoir que l’objectif principal justement de cette rencontre est de mettre en contact les consommateurs avec les producteurs pour créer une certaine confiance, sachant que le miel est comme l’huile d’olive. «Ce sont des produits qui s’achètent sur la base de la réputation des vendeurs.

Pour sa part Zemihi Hanachi, représentant de l’Association de développement et de la promotion de l’artisanat locale d’Ait Yani(ADPAL), a indiqué que cette manifestation est aussi une occasion pour inciter les gens à investir dans ce créneau. « L’apiculture a connu ces dernières années un certain essor et tend à se professionnaliser », a-t-il dit.

C’est en effet le cas de Bellabas Azedine et son ami, deux nouveaux apiculteurs du village d’Ahrik qui ont investi dans le domaine. Ils nous ont fait part de leur satisfaction quant à la bonne récolte réalisée depuis leur début.

Lors d’une conférence qu’il a animée à cette occasion, M. Zemihi a mis en exergue l’importance de la formation pour l’apiculteur. Selon lui, « il ne suffit pas de donner aux gens des ruches avec une formation de trois jours pour développer l’apiculture en Algérie. Il faut des formations qualifiées et continues. »

Dans le même cadre, il a fait savoir que leur association (ADPAL) organise des formations chaque année avec des formateurs locaux mais aussi des formateurs étrangers dans le domaine pour faire bénéficier les apiculteurs de l’expérience de ces professionnels. Tout en notant que le domaine de l’apiculture se développe de plus en plus et nécessite ainsi la mise à niveau des connaissances à chaque fois.

«Nous organisons chaque année, au moins cinq à six formations», a-t-il souligné. Il a, par ailleurs, ajouté que la prochaine formation sera organisée du 18 au 24 novembre prochain à Bouzeguene avec deux professeurs universitaires français sur «l’apiculture bio».

Parmi les formateurs que M. Zemihi a cités, il y a Zidelmal Ahmed qui a, quant à lui, évoqué les bienfaits de l’abeille et du miel qu’elle donne. Selon lui, l’abeille intervient dans 75 % des produits agricoles que nous consommons, que ce soit fruits ou légumes, avec le phénomène de pollinisation.

«L’intérêt de la pollinisation, c’est que le fruit murit un jour à l’avance, la production est multipliée par dix et la conservation de la production est meilleure», a-t-il expliqué. Donc pour lui, la subvention de l’Etat pour l’apiculteur entre dans l’intérêt de l’économie nationale.

Lahcene Brahmi