Mehri: Disparition d’une figure marquante du mouvement de libération nationale

Mehri: Disparition d’une figure marquante du mouvement de libération nationale

Mehri.jpgLa disparition de Abdelhamid Mehri, lundi à l’age de 85 ans, a été déplorée par toute la classe politique nationale qualifiant le défunt d' »authentique moudjahid de la cause nationale ».

Figure marquante du mouvement de libération nationale Abdelhamid Mehri s’est investi des son jeune age dans le processus de lutte pour l’indépendance de l’ Algérie en assumant différentes responsabilités dans les structures du Parti du peuple algérien (PPA) puis du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD) avant de rejoindre les rangs du FLN au lendemain du déclenchement de la lutte armée contre la France coloniale. Ce militant au long cours a notamment exercé au sein du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) les fonctions de ministre des Affaires nord-africaines puis de ministre des Affaires sociales et culturelles. A la proclamation de l’indépendance, il opta pour un « retrait conjoncturel » de la vie politique avant de se consacrer durant plusieurs années à la diplomatie et à la défense des intérêts de l’Algérie dans les grands fora internationaux. Nommé ambassadeur dans plusieurs pays, puis ministre de l’information il continua à militer au sein du FLN avant d’accéder à la direction du secrétariat général de ce parti. Son mandat à la tête du parti (1988-1996) a été entre autres caractérisé par le bouleversement politico-mediatique enregistré en Algérie au lendemain des événements du 5 octobre 1988 et du processus de reformes engagées par le président Chadli Bendjedid.

L’arrêt du processus électoral des législatives pluralistes en janvier 1992 visant à sauver « la République du péril intégriste » engendra une situation particulière en Algérie marquée par la violence terroriste et l’isolement quasi total du pays au plan international.

Sous la direction de Abdelhamid Mehri, le FLN adopta une position

« réconciliatrice » jusqu’à participer au sommet de San Egidio (Italie) consacrant la « condamnation » de l’arrêt du processus électoral. Cette démarche engendra au sein du FLN un courant d’opposition tenace qui réussit à planifier la chute de Mehri à travers ce que les milieux -mediatiques qualifièrent de « coup d’Etat scientifique ». Des lors Abdelhamid Mehri adopta une posture d’observateur avisé de la scène politique économique et sociale du pays, exprimant chaque fois que nécessaire son point de vue sur les grandes questions d’actualité nationale et internationale.

Sollicité en sa qualité de personnalité politique nationale, en juin dernier par l’Instance de consultations sur les réformes politiques, il préconisa des réformes politiques « profondes et véritables » nécessitant, a-t-il soutenu, une large participation des forces politiques du pays, « sans aucune exclusion ».

Il a, en outre, estimé lors d’un récent colloque à Alger que le système politique algérien « a fait son temps et n’est plus opérationnel », soutenant cependant qu’il existe une possibilité de le réformer ou le changer à travers « une démarche consensuelle qui n’exclue aucune force politique du pays, y compris le système en place ».