Mehenni à Hollande : La France doit admettre la Kabylie dans la défense de ses intérêts

Mehenni à Hollande : La France doit admettre la Kabylie dans la défense de ses intérêts

Mehenni.jpgDans une lettre qu’il lui a adressé à la veille de son déplacement en Algérie, le chanteur Ferhat Mhenni, président du Gouvernement Provisoire Kabyle (GPK, Anavad) a demandé au président français François Hollande d’ “associer la cause kabyle aux intérêts de la France” et de “distinguer la Kabylie de l’Algérie”.

Dans sa missive, Ferhat Mehenni a affirmé que “la Kabylie n’a jamais admis son annexion forcée dans l’ensemble algérien” et a tenté d’étayer son propos de façon approximative par un rappel de certains faits, comme la rébellion du FFS en 1963, le printemps amazigh de 1980 et même les événements d’octobre 1988, citant la grève générale en Kabylie pour laquelle “le chanteur Matoub Lounes avait reçu à l’abdomen une décharge de Kalachnikov de la part d’un gendarme algérien”.

Mais le plus abracadabrant dans ce rappel des faits, c’est quand Ferhat Mehenni lie l’arrêt du processus électoral en janvier 1992 à la Kabylie, affirmant que “l’arrêt du processus électoral par le pouvoir algérien serait dû uniquement, selon le général Nezzar, à la situation de dissidence nationale dans laquelle se retrouvait la Kabylie laïque”.

L’auteur de la lettre a sans surprise évoqué la présence de l’ANP dans la région, l’assimilant à une occupation. “Le déploiement militaire en Kabylie, décidé après la fronde de 2001-2003, a atteint des chiffres que la France n’avait pas engagés durant la guerre d’Algérie” a-t-il soutenu sans quantifier ces chiffres, accusant les militaires d’incendier volontairement les oliveraies et les forêts de la région.

Ferhat Mehenni abordera dans une seconde étape les raisons pour lesquelles François Hollande devrait faire en sorte que “la France admette la Kabylie dans la défense de ses intérêts”.

Le Français et le Kabyle “ont en commun des valeurs qu’ils veulent universelles comme la laïcité et la liberté”, estime encore Mehenni ajoutant qu’il “serait plus que jamais temps que la France admette la Kabylie dans la défense de ses intérêts. Elle aura un allié sans précédent dans son environnement sud-méditerranéen”.

“Défendre la francophonie en Kabylie sera, à coup sûr, profitable à la France. Son admission au sein de l’Organisation Internationale de la Francophonie est l’une des aspirations du peuple kabyle” a déclaré encore le président de l’Anavad, invitant Hollande à évoquer à Alger la question de la réouverture du consulat de France à Béjaïa et le Centre culturel français à Tizi Ouzou.