Marché de voitures d’occasion La belle affaire, dites-vous ?

Marché de voitures d’occasion La belle affaire, dites-vous ?

actualite2[990].jpgLe marché de voitures d’occasion est florissant en Algérie. Il a connu, depuis l’instauration de la taxe sur les véhicules neufs et la suppression du crédit automobile, une hausse importante sur tous types de véhicules, y compris les vieux «tacots».

C’est en été que l’on enregistre une forte demande de voitures d’occasion. Les Algériens, de bourse moyenne, se rabattent de plus en plus, vers le marché de l’occasion car les véhicules neufs ne sont plus à leur portée, en dépit de la crise internationale qui n’a pas influé sur les prix dans les pays importateurs comme l’Algérie.

Le marché d’El Harrach reste le plus important au niveau de la wilaya d’Alger. Les vendeurs et surtout les revendeurs (béznassiya) débarquent généralement la veille (jeudi) aux environs de minuit pour garer devant l’entrée du marché et trouver une place sûre le lendemain (vendredi). Le souk était pratiquement archi-comble, lors de notre passage, vendredi dernier.

On se bouscule pour se frayer un passage entre les pare- chocs et les capots ouverts. Les négociations serrées vont bon train. Les voitures changent de mains en l’espace de quelques heures. Les revendeurs sont maîtres des lieux et font la loi. Les petites cylindrées à l’instar de la Saxo de Citroën et de la Clio de Renault sont les plus touchées par la hausse des prix et le fléau spéculatif.

C’est ainsi qu’une Saxo de l’année 2002, est proposée à… 61 millions de centimes, un prix fort pour une petite cylindrée. «La Saxo est une voiture robuste. Ses pièces de rechange sont aussi disponibles avec des prix accessibles», se vante le revendeur apparemment, un connaisseur des lieux. Une Clio de la même année est proposée à partir de 58 millions de centimes.

Une Peugeot 106 mise en circulation en 2000 voit également son prix sauter au-delà de la barre des 50 millions de centimes. Une autre Peugeot 306 mise en circulation en 1996 a été vendue à 36 millions de centimes, alors qu’une vieille R4 cabossée datant de 1986 a été cédée à 15 millions de centimes. Il y a une autre cause de cette flambée des prix. De nombreux particuliers préfèrent temporiser pour vendre leurs voitures.

C’est de la spéculation qui ne dit pas son nom. «On m’a offert 56 millions de centimes pour ma Clio diesel année 2001. Il y a quelques semaines c’était un bon prix. Mais avec les dernières évolutions du marché, ce n’est plus le cas. C’est pourquoi je préfère donc garder ma voiture pour l’autre semaine pour la vendre plus cher», nous déclare un jeune homme habitant Bourouba.

Certains, «malheureux», qui avaient décidé de vendre leurs véhicules la semaine dernière l’ont vraiment regretté aujourd’hui, a-t-il ajouté avant de mettre la clé au contact. La demande devient ainsi plus élevée que l’offre qui se réduit de plus en plus. Certains concessionnaires se sont mis de la partie pour créer leur propre réseau de véhicules d’occasion, à l’image du groupe Hasnaoui qui commercialise la marque Nissan.

Un espace a été réservé à cet effet, à côté de la succursale du Palais des expositions pour exposer au public les véhicules d’occasion de tous types et gamme. Mais ce n’est pas le cas pour les autres concessionnaires qui ne pratiquent pas, pour l’instant, la vente de voitures d’occasion comme cela se fait dans les pays producteurs. Un autre phénomène commercial se développe chez nous.

Des voitures d’occasion sont proposées à la vente sur le Net. Il suffit de prendre contact avec l’annonceur, en cas d’accord sur le prix affiché, pour voir de visu l’état du véhicule et payer le prix après des négociations éventuellement. Le marché de véhicules d’occasion flambe actuellement. Il a encore de beaux jours devant lui.

Meziane Atmani