MAOUSSA (MASCARA) : Une ville morte, inondée par les eaux pluviales

MAOUSSA (MASCARA) : Une ville morte, inondée par les eaux pluviales

7243111-11123253.jpgSe rendre à la ville de Maoussa dans la wilaya de Mascara par un jeudi, jour du souk hebdomadaire et durant ou après une journée pluvieuse, c’est subir ‘’une punition’’ en circulant à travers ses rues. En effet, cette ville ressemble à un bourg à l’abandon, au vu de ces nids de poules qui se transforment durant la pluie en des mares d’eau sales et si vous ne faites pas attention au passage des voitures, vous recevrez et sans aucun doute une douche froide !

Sur les trottoirs, la circulation est vraiment difficile, vu que ces espaces réservées aux piétons sont squattés pour servir de « terrasses de cafés », esplanades d’exposition pour les quincailleries, vitriers, ou tout simplement d’aire de stationnement pour les véhicules. Chaque habitant se permet et personne n’ose l’empêcher de stationner son véhicule comme bon lui semble sur le trottoir sans que les élus ne se dérangent pour les rappeler a l’ordre. Ces derniers appliquent le système « hanini-enhenique».

Il y a également le problème de l’élagage des arbres dont les branches touchent la terre à certains endroits et donnent une image de ville à l’abandon, et pourtant, les élus venus tout juste d’être appelés à engager une campagne de nettoiement de leurs villes, les élus de Maoussa qui continuent à se quereller et s’empêtrer dans leurs divergences tribales semblent ignorer ce qui se passe au niveau de la Commune. Sinon, comment expliquer le fait que le boulevard principal qui est le prolongement de la RN 14 se trouve englouti par les eaux pluviales alors qu’il suffit de donner quelque coups de pelles dans les avaloirs pour les dégager et l’eau s’écoulera seule. Les eaux pluviales qui stagnent à l’entrée et à la sortie de la ville deviennent au bout de quelques jours des eaux usées dégageant des odeurs nauséabondes.

On remarque d’autre part, que les façades des habitations du boulevard demeurent toutes sales, dont certaines n’ont pas connues d’affalement depuis plusieurs dizaines d’années et ces commerces sauvages qui ne répondent à aucune règle. La commune de Maoussa est l’une des plus riches de la wilaya de Mascara avec ce qu’elle perçoit de son souk hebdomadaire ce qui lui permet de s’entretenir sans compter sur le budget de l’État. On a tenté a plusieurs reprises d’avoir un entretien avec le Maire de ladite ville pour connaître les difficultés de sa Commune, mais on nous répondait à chaque fois que celui-ci était soit en réunion au niveau du siège de la wilaya ou occupé par d’autres missions plus urgentes. Par contre, certains citoyens n’ont pas hésité à répondre à quelques unes de nos questions en particulier sur la dégradation que subit leur ville de jour en jour, la saleté, l’éclairage public, les eaux usées qui font retour dans plusieurs quartiers, le stationnement anarchique qui met les enfants en danger, le manque de passages cloutés par où doivent traverser les écoliers. « Notre ville est morte » disait H. Ahmed, « en dehors des cafés qui existent tout le long du boulevard et qui rassemblent des dizaines de personnes en bordure du boulevard, rien n’existe dans ce village ». Toutes les structures culturelles et sportives demeurent fermées devant les jeunes comment voulez vous que nos enfants apprennent ou s’éloignent de la délinquance ? Car comme l’adage le dit bien : « l’oisiveté est la mère de tous les vices ».

B. Boufaden