Mais pourquoi est-on fait ainsi, nous autres Algériens ?

Mais pourquoi est-on fait ainsi, nous autres Algériens ?

upload_-1Comment peut-on ne pas être écœurés ! Je ne parle pas ici du blocage politique dont souffre actuellement le pays ni de la maladie «mystérieuse» du président Bouteflika, encore moins du retour triomphal de Chakib Khelil et ses tournées aussi marathoniennes que carnavalesques à travers les zaouïas, mais d’un autre souci, incroyablement absurde !

Il y a environ deux mois, un internaute passionné de chez nous, lequel se reconnaîtra sûrement dans les lignes qui suivent, a dû passer une annonce sur les réseaux sociaux afin de chercher un maçon et trois manœuvres pour un chantier de construction installé dans sa propre maison. A son grand malheur, il n’en a trouvé qu’un type qui frôle la cinquantaine sans aucun rapport avec le métier de maçon et ce, imaginez bien la durée, après presque trois semaines de quête minutieuse.

Ayant, paraît-il, épuisé en vain toutes les tentatives en mode réel par le biais de quelques-unes de ses connaissances pour dénicher la perle rare, il ne lui est resté cette fois-là que le réseau virtuel. Internet pour déposer une offre d’emploi, cela semblerait, certes, un créneau utile et efficace sous d’autres cieux mais pas du tout évident quand cela nous concerne en Algérie. Et dire pardi qu’on a des millions de chômeurs qui traînent dans les rues ! Etrange. Paradoxal…, impensable !

Mais pourquoi tout ça ? Pas de grand mystère en réalité. Les maçons, les manœuvres, les journaliers, les agents de nettoyage…, les éboueurs, etc., pas la peine d’insister là-dessus, il n’y en a quasiment pas et s’il en existe quelques-uns, ils boudent comme s’ils en ont honte. Non seulement parce que nos jeunes considèrent ces professions, somme toute nobles, comme des sous-métiers mais aussi parce qu’ils rêvent tous de l’argent facile, d’aller en Europe, s’y installer, épouser de belles blanches, avoir des comptes bien garnis en euros, voyager, devenir riches, etc. Ce mirage de l’exil conjugué au drame de la rente donne l’ivresse, ensorcelle et les pousse (les jeunes) à ne jamais penser se retrousser un jour les manches pour travailler ! Est-ce leur faute ou la faute de ceux qui les y ont habitués ?

Loin d’être facile, la question nous renvoie aux mensonges de ces dernières années où des véhicules de l’ANSEJ sans grand rendement ni pour leurs titulaires ni pour la société ou pour l’Etat, acquis au moyen d’emprunts avoisinant parfois 1 milliard de centimes, sont cédés à des couples de passage en mal d’amour.

Je donne maintenant un exemple d’une région de l’Algérie profonde que j’avais visitée cela faisait maintenant un an, mais abondant toujours dans le même sens. D’après ce que j’avais constaté là-bas, les terres sont abandonnées, des figuiers et des oliviers très estimés dans le passé sont morts sans qu’il y ait engouement à les entretenir, de la négligence. Ce qui fait peur. Rares sont les agriculteurs qui y tiennent encore. Mais à quel prix ? D’autant qu’il n’y a pas de main-d’œuvre même payée à un salaire très motivant. Le comble, c’est qu’à la saison de la récolte, des groupes de jeunes désœuvrés et des voitures de luxe y affluent de toutes parts. Pourquoi à votre avis? Profiter des figues fraîches du bled entretenues par ces paysans « naïfs » qui ont pourtant cherché partout des «travailleurs» pendant toute l’année et ne les ont jamais retrouvés. Terrible !