Lutte contre le commerce informel, Une centaine de marchés illégaux démantelés

Lutte contre le commerce informel, Une centaine de marchés illégaux démantelés

24264.jpgDepuis le début de l’opération de l’éradication des marchés informels survenue à la fin du mois d’août et qui a touché jusqu’à présent une dizaine de wilayas du nord, une centaine de marchés ont été éradiqués, selon Hadj-Tahar Boulenouar, porte-parole de l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA).

« 40% des marchés informels au niveau d’une dizaine wilayas du nord sont éradiqués », indique-t-il à l’issue d’une conférence de presse organisée hier à Sétif, en précisant que cette opération contre le marché informel s’étendra prochainement au sud. Comme première phase, cette élimination a touché en premier lieu les marchés installés dans les places publiques, les ruelles, ainsi que les points de vente implantés dans les cités et les cages d’escaliers. « La vie des citoyens est devenue un calvaire », dit-il.

« D’autant que l’informel bloque toute circulation routière et favorise aussi la violence », note M. Boulenouar. D’ailleurs, constate-t-il, le citoyen, encouragé par ces opérations, s’est impliqué également en empêchant les commerçants informels d’encombrer leurs cités, voire leurs immeubles, avec leurs marchandises. Mieux, des commerçants informels ont pris l’initiative de débarrasser les lieux de leurs étals avant l’arrivée des services de sécurité. Mais pour l’UGCAA, cette éradication ne suffira pas pour venir à bout de l’informel.

D’où l’engagement des représentants du ministère du Commerce, présents à cette conférence de presse, à mettre en place le conseil national de la concurrence, chargé de l’étude de la réalité commerciale et économique, ainsi que de l’entreprise nationale de gestion des marchés. « D’après ces représentants, la création de ces deux structures est imminente », précise M. Boulenouar. « Pour notre part, confie-t-il, nous avons insisté sur la nécessité d’accélérer la création du réseau national de distribution et la révision du système fiscal, l’une des causes principales de l’intensification de l’informel, mais aussi la réhabilitation du rôle du conseil national économique et social (CNES) qui n’assume plus sa mission originelle », à savoir l’étude du terrain et l’établissement des prévisions à court, à moyen et à long terme. Autre suggestion de l’UGCAA : les APC doivent exploiter les espaces fermés dont elles sont responsables pour le compte de jeunes commerçants informels.

Cela encouragera ces derniers à régulariser leur situation. « Car rien ne garantit que les marchés informels éradiqués ne seront pas occupés de nouveau », prévient M. Boulenouar. L’association nationale des consommateurs, présente également à cette conférence, a fait part de son intention de sensibiliser les commerçants informels sur l’impact de leurs activités sur l’environnement économique national ainsi que sur la santé des citoyens.

Farida Belkhiri