Lutte antiterroriste : «La menace dans le Sahel est élevée»

Lutte antiterroriste : «La menace dans le Sahel est élevée»

Abdelkader-Messahel.jpg« L’Algérie est convaincue qu’il n’y a pas d’alternative à la conjonction des efforts et des moyens de toute la Communauté internationale, pour contenir et défaire la menace terroriste», a indiqué, hier, mardi, le ministre chargé des Affaires maghrébines et africaines, M. Abdelkader Messahel, dans une allocution, à l’ouverture des travaux de l’Assemblée plénière du groupe de travail sur le renforcement des capacités de lutte contre le terrorisme, dans la région du Sahel, co-présidée par l’Algérie et le Canada, avec la participation de près d’une trentaine de pays et d’organismes internationaux.

Cité par l’APS, Messahel a ajouté, lors de cette réunion, qui entre dans le cadre du Forum Global de lutte contre le terrorisme (FGCT), que l’Algérie menait «une action qui s’inscrit dans son voisinage immédiat, au niveau du continent africain et à l’échelle internationale», ajoutant que «dans son voisinage immédiat et avec ses partenaires du Sud, l’Algérie a favorisé la création du Comité d’état- major opérationnel conjoint (CEMOC), de l’Union de fusion et de liaison (UFL) et du processus de Nouakchott» a-t-il indiqué.

Le ministre a, par ailleurs, souligné que ces «cadres régionaux de concentration et de coordination répondent aux besoins partagés, de mieux organiser la lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée transnationale et de sécuriser et stabiliser les zones frontalières». Il a rappelé que cette architecture de lutte commune restait «solidement fondée sur les principes intangibles du bon voisinage, du strict respect de l’indépendance, de la souveraineté et de l’intégrité territoriale, de chaque pays, ainsi que la non ingérence dans les affaires d’autrui».

Il a expliqué que chaque pays était, peut-être, aujourd’hui, «un théâtre et une cible potentiels de leur menace et de leurs actes criminels», précisant qu’ «aucun n’est à l’abri de leurs visées».

«Les terribles drames qui viennent d’endeuiller les peuples tunisien et yéménite, frères, illustrent les crimes dont ces groupes sont capables», a-t-il dit. Evoquant la région du Sahel, il a indiqué que la menace, dans cette région, était «élevée et que l’étendue territoriale des actions et des horreurs commises par (le groupe terroriste) ‘Boko Haram’ est préoccupante», ajoutant que «cette menace pèse sur la sécurité et la stabilité de nombreux pays».

Messahel a indiqué que la mobilisation internationale contre ce phénomène s’est «davantage affermie, permettant, aujourd’hui, une approche plus ciblée de ce fléau et de ses ramifications», ajoutant que des «avancées ont été enregistrées dans la compréhension commune de quelques-uns des principaux leviers de cette menace».

«Il en est, ainsi, des sources de financement du terrorisme, des causes et voies de radicalisation, des filières de recrutement et d’enrôlement, dans les groupes terroristes, du traçage et de la gestion des combattants terroristes étrangers ou encore de la sécurisation des frontières, la collecte, le partage, en temps utile, du renseignement, le renforcement des capacités institutionnelles des Etats ainsi que le besoin de densification de la coopération sécuritaire» ajoutant «qu’œuvrer à la solution de ces crises et conflits, par la voie pacifique et le recours au dialogue, revient à priver les groupes terroristes de l’environnement chaotique qu’ils privilégient».

Il a expliqué qu’au Sahel, comme en Syrie, en Libye et ailleurs, la lutte contre le terrorisme sera «fortement soutenue par l’avènement rapide de solutions politiques négociées aux conflits et crises spécifiques qui y sévissent». M. Abdelkader Messahel a indiqué, dans ce sens, que l’Algérie «n’a ménagé et ne ménagera aucun effort, pour favoriser l’émergence de solutions politiques par la négociation et le dialogue», soulignant que c’était «l’esprit qui guide l’action qu’elle mène dans les crises maliennes et libyenne et les progrès réalisés, dans ces deux cas, constituent de solides raisons pour persévérer dans cette voie».