L’opération de réfection dans la capitale s’estompe: Les trottoirs, l’autre calvaire des Algérois.

L’opération de réfection dans la capitale s’estompe: Les trottoirs, l’autre calvaire des Algérois.

Le wali d’Alger, Abdelkader Zoukh, aura réussi depuis son installation à la tête de la capitale à concrétiser un certain nombre de missions délicates, notamment celle de reloger des dizaines de milliers de familles issues des grands sites de bidonvilles qui enlaidissaient le visage d’Alger la blanche.

Il a pu aussi reloger des milliers d’autres qui occupaient des habitations menaçant ruine, sur des terrasses ou des caves dans des conditions inhumaines. D’autres actions non moins importantes sont à inscrire à son actif, telles les livraisons de projets structurants, à l’image du front de mer ou encore l’étude des PDAU des 57 communes ayant permis la récupération de plusieurs hectares dédiés aux espaces verts et aires de détente. Bien sûr, des insuffisances ont, d’une certaine manière, entaché ces réalisations que la wilaya explique souvent par le manque d’entreprises qualifiées à la hauteur des projets ambitieux.

Cependant, au chapitre des aménagements urbains, Zoukh ne peut prétendre à la note totale, et tout particulièrement en ce qui concerne la réfection des trottoirs de la capitale. L’état dans lequel se trouve actuellement la majorité de ces derniers ne plaide pas en effet en sa faveur. Tout comme le chapitre hygiène que ni Netcom ni Extranet n’ont réussi à maîtriser, même si le citoyen n’est pas étranger à la situation. Un volet sur lequel nous reviendrons dans nos prochaines éditions.

Restons donc sur la question des trottoirs qui ne cesse d’empoisonner la vie des Algérois. Lancée il y a plus de deux années, l’opération réfection des trottoirs d’Alger n’aura pas, hormis quelques petits tronçons, donné les résultats escomptés. Pis encore, en certains endroits où il a été procédé à l’enlèvement des anciens revêtements, rien n’a été entrepris sinon un peu de bricolage qui n’a fait qu’aggraver les choses. A la rue Ben M’hidi, à partir de la place Emir-Abdelkader, le tronçon menant vers le Square Port-Saïd est à la limite de l’impraticable. Du moins pour une ville qui réclame un statut de l’une des plus grandes métropoles méditerranéennes. Le cas d’espèce se répète dans beaucoup d’artères de la capitale.

Didouche-Mourad, Hassiba-Ben Bouali, Mohamed-Belouizdad et bien d’autres encore. Nul besoin de parler des rues adjacentes ou des ruelles de bon nombre de quartiers de l’hyper centre. La politique de bricolage adoptée par les APC dans la réfection des trottoirs à chaque budget annuel ne peut cacher le manque de sérieux à l’égard des contribuables, forcés quant à eux d’encaisser les conséquences désastreuses, parfois avec force dégâts. La semaine dernière, deux citoyens, un homme et une femme, l’ont appris à leurs dépens au niveau de la rue Hassiba-Ben Bouali où ils ont trébuché à quelques minutes d’intervalle l’un de l’autre pour finir étalés sur le sol. L’objet mis en cause n’est autre qu’une dalle de trottoir décollée depuis on ne sait quand. L’homme s’en est tiré avec une entorse à la cheville et la bonne dame avec des écorchures sur les mains et les membres inférieurs. C’est le quatrième accident en une semaine, selon un riverain. Les piétons subissent constamment les désagréments provoqués par ces trottoirs défoncés.

Echec !

Certains endroits sont de véritables pièges pour les non avertis, comme ces dalles superficiellement posées qui vous éclaboussent d’une eau stagnante aussitôt que vous mettez les pieds dessus. Et si par malchance le piéton portait des frusques de couleur claire, la pénalité ne se fait pas attendre. Du coup s’impose la question de savoir pourquoi l’opération réfection des trottoirs s’est soldée par un échec ? L’engouement de la wilaya en 2014 annonçait pourtant la fin du calvaire. Au niveau de la Grande Poste, Zoukh en personne avait lancé l’opération en assistant à la pose de la fameuse dalle grise qui allait changer le visage des artères de la capitale et leur donner un nouveau look. Qu’en est-il, plus de deux ans après ? Le constat est sans appel. La dalle grise se fait tellement rare qu’on n’en voit plus. Les boulevards où elle devait se faire polir et briller comme un sou neuf en sont privés. Le boulevard Sidi Yahia, sur les hauteurs d’Alger, où les travaux, après trois ans de leur lancement, traînent en longueur, en est un exemple.

On avait avancé à ce propos la résiliation du contrat avec le premier promoteur et son remplacement par un autre. Pour le moment, les travaux ne sont pas terminés. Au cœur de la capitale, les contribuables attendent toujours la reprise et surtout la fin des travaux devant mettre un terme aux désagréments quotidiens. L’automne est là, synonyme d’intempéries. A la question posée à cet effet, le wali d’Alger avait répondu que tout était assujetti aux raccordements des différents réseaux, notamment la fibre optique. On ne sait donc plus aujourd’hui si cette raison tient encore la route ou doit-on se résigner à le mettre sur le dos du manque de finances. Avec la crise bien installée, c’est le fonds qui manque le plus.