LMD : Un système à évaluer

LMD : Un système à évaluer

universite_khenchela_427237698.jpguniversite_khenchela_427237698.jpgDiagnostic n La réforme LMD (Licence-Master-Doctorat) est depuis longtemps sujet à critiques de la part des spécialistes de l’université mais aussi des étudiants.

Pour preuve, en novembre dernier, bon nombre d’universités algériennes avaient été paralysées par un large mouvement de protestations des étudiants qui se sont soulevés contre le système LMD.

Ils avaient dénoncé les diplômes non reconnus, les manques en pédagogie et en ressources matérielles. Dix ans après, cette réforme semble remise en cause. Si les pouvoirs publics n’admettent pas l’échec, l’on préfère parler «d’évaluation». La tenue d’une conférence nationale portant sur le thème, a été une fois de plus confirmée, hier, par le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Dans une déclaration à la presse en marge de sa visite d’inspection dans la wilaya d’Oran, Tahar Hadjar a indiqué que cette conférence, qui verra la participation de toute la famille universitaire, a pour objectif l’évaluation du système LMD affirmant qu’«il n’y a pas d’amendements dans ce système d’enseignement». Cette conférence nationale à laquelle prendront part les partenaires socioéconomiques, les syndicats du secteur, les organisations estudiantines et les encadreurs pédagogiques, permettra également de trouver des solutions aux éventuelles insuffisances.

«Une pause s’imposait pour mieux avancer», avait affirmé le ministre la semaine écoulée à partir de Constantine. «Le système LMD va être évalué de manière scientifique et objective en vue d’apporter, le cas échéant, les correctifs nécessaires», avait-il ajouté. Avant cette date, en mai dernier, le 19 précisément, coïncidant avec la célébration de la Journée nationale de l’étudiant, l’ex-recteur de la Faculté d’Alger, avait estimé qu’après plusieurs années de son application, le système LMD devait être évalué. Mohamed Mébarki, alors ministre de l’Enseignement supérieur, avait pour sa part expliqué en mars dernier, que l’Algérie a franchi «une étape que nous devons évaluer à tous les niveaux, pour dégager les correctifs à apporter et poursuivre la mise en œuvre de ce système LMD, en l’adaptant aux réalités algériennes». En 2013 déjà, le même Mohamed Mébarki avait reconnu l’existence de «dysfonctionnements» dans l’application du système LMD. «A chaque fois qu’il y a un dysfonctionnement qui apparaît, il doit être corrigé dans la concertation. Il faut évaluer au fur et à mesure ce système pour le rendre plus dynamique, plus souple et l’amener à répondre aux objectifs pour lesquels il a été adopté», avait-il expliqué lors d’une conférence de presse au forum du quotidien El Moudjahid. Alors est-ce le début de la fin du système LMD ? Attendons pour voir.

R. N.  / APS