L’état est respecté à l’extérieur et décrié à l’intérieur, Le paradoxe algérien !!

L’état est respecté à l’extérieur et décrié à l’intérieur, Le paradoxe algérien !!

lamamra-et-messahel_847268_679x417.jpgLa signature de l’accord de paix et de réconciliation inter-malien constitue une réalisation majeure de l’Algérie

Grève des enseignants, gaz de schiste et l’absence de dialogue politique, assomment les Algériens, au point où ils ne voient pas les succès économiques et diplomatiques de leur pays.

Les Algériens n’ont pas beaucoup de motifs pour se sentir rassurés ces derniers temps. L’actualité n’inspire pas le sourire, loin de là. Sur le front social, la grève des enseignants des lycées empoisonne la vie à des centaines de milliers de parents d’élèves. Le bras de fer, à ce jour, sans issue entre le syndicat et le ministère de l’Education, déteint sur le moral d’une société certainement déboussolée par la récurrence des mouvements dans un secteur aussi sensible.

Cette instabilité sur le front de l’éducation crée un véritable malaise et amène l’opinion publique à faire montre d’un certain pessimisme par rapport à l’action du gouvernement dans ce domaine et plus largement dans d’autres secteurs de la vie. De plus en plus, l’Algérien cède au défaitisme. Cet état de fait est accentué par le conflit naissant au sud du pays en rapport avec le gaz de schiste. Les épisodes violents des manifestations à In Salah et dans d’autres villes de la région risquent de se répéter et il se dégage une impression de voie sans issue sur cette question précisément.

Le pouvoir, dont la volonté d’exploiter le gisement de gaz de schiste est clairement formulée, accompagné d’une communication quelque peu chaotique et très loin d’égaler celle des militants anti-schiste, s’enferme dans une logique politiquement suicidaire et devient «aphone». L’opposition, qui entend instrumentaliser à fond le mécontentement populaire, pousse le pouvoir dans ses derniers retranchements. Il en résulte une situation politique délétère, ce qui n’est pas pour rassurer une opinion publique désarçonnée par des signaux contradictoires de la part des acteurs politiques. Ces derniers ont consommé leur divorce avec le pouvoir, au moment où l’on parle avec insistance de la nécessité d’un consensus destiné à consolider une scène politique qui en a franchement besoin, pour garantir une transition politique tranquille.

De fait, la nouvelle Constitution qui devait être la rampe de lancement d’une Deuxième République aux moeurs politiques plus apaisées, a toute les chances de passer quasi inaperçue, tellement les conditions ne semblent pas réunies pour son émergence. Bref, le pays traverse une épreuve assez particulière où les contradictions mises à nu par l’opposition politique mettent le gouvernement devant une réalité quelque peu amère et le déficit en communication n’arrange pas les choses. Ce gouvernement, vraisemblablement impuissant devant un syndicat d’enseignants et quelques milliers de manifestants décidés, n’a pas les bras croisés pour autant. Il faut bien convenir qu’au même moment où l’on sent une baisse du moral des Algériens, l’Exécutif n’aura jamais été aussi actif que ces derniers jours. Et pour cause, au plan économique, les hommes d’affaires américains, français, italiens et espagnols affluent en grands nombre et de véritables contrats dans l’industrie, les services et les nouvelles technologies sont signés avec à la clé des projets concrets créateurs de milliers d’emplois qui sont initiés aux quatre coins du pays.

L’agenda du ministre de l’Industrie et des Mines n’aura jamais été aussi rempli que cette dernière semaine. Entre les opérateurs économiques français et leurs collègues américains qui ont identifié d’importants espaces de coopération avec leurs homologues algériens, le gouvernement algérien est réellement aux anges.

En fait, l’Exécutif Sellal vient de réussir son meilleur «coup» économique, en attendant l’entrée en construction du complexe sidérurgique de Bellara, un investissement lourd de plus de deux milliards de dollars. En un mot, l’Algérie cueille les fruits d’une stratégie mise en place en 2009 et s’ouvre des perspectives économiques totalement inédites depuis l’indépendance. Ce ne sont pas là des paroles en l’air, puisque les nombreux projets de partenariats sont une réalité concrète.

A ce dynamisme économique qui devrait appeler à l’optimisme, la diplomatie algérienne vit cette semaine ses plus belles heures de gloire. La signature de l’accord de paix et de réconciliation inter-malien constitue, à n’en pas douter, une réalisation majeure de l’Algérie.

Une oeuvre d’ailleurs saluée par le monde entier, plaçant l’action diplomatique algérienne comme l’exemple à suivre dans la région. Mieux encore, tous les acteurs de la scène internationale s’alignent sur les positions d’Alger sur le conflit libyen.

L’expérience algérienne en matière de lutte antiterroriste et de règlement des conflits par la voie politique est saluée avec force. Cette image de nation forte et respectée par ses pairs ne transparaît malheureusement pas dans le quotidien des Algériens.