Les zones humides en Algérie, Des écosystèmes menacés par la pollution

Les zones humides en Algérie, Des écosystèmes menacés par la pollution

arton59135.jpgC’est sous le thème « les zones humides pour notre avenir » que le secrétariat de la Convention de Ramsar (traité international pour la conservation et l’utilisation durable des zones humides) et la Direction générale des forêts (DGF) célèbrent, aujourd’hui, la Journée mondiale des zones humides (JMZH).

La Journée mondiale des zones humides est une occasion pour sensibiliser le grand public à la préservation de ces écosystèmes vitaux et fragiles. Le choix de cette thématique pour l’édition 2015 reflète les enjeux qui entourent la disparition des zones humides et les solutions à mettre en œuvre pour les préserver. Ainsi, selon la DGF, « le choix de ce thème permettra de nous pencher sur le rôle qu’elles jouent sur les plans écologique, économique et social ». En effet, les zones humides regroupant plusieurs lacs et étendues d’eau sont une source d’eau douce par excellence. Ces espaces sont également vitaux pour les oiseaux, car ils constituent un lieu de nidification et de migration, maintiennent la biodiversité floristique et faunistique. Sur le plan économique, elles nourrissent des populations entières en contribuant à l’irrigation des cultures, à la pêche et l’extraction du sel.

Outre ce rôle écologique et économique, les zones humides sont un lieu de détente et d’écotourisme. Néanmoins de grandes menaces pèsent sur ces espaces. « Les dernières études menées par Ramsar démontrent que plus de 64% des zones humides ont disparu de la surface planétaire depuis 1900, limitant ainsi l’accès à l’eau douce à l’équivalent de deux milliards d’êtres humains », a souligné la DGF. En Algérie, de nombreuses menaces pèsent sur les zones humides. Parmi elles, on peut citer la pollution chimique, les eaux usées et déchets solides, l’extraction du sable et la pêche incontrôlée. De tels arguments ne seront peut-être pas suffisants dans un pays où la culture écologique est quasi inexistante. Reste l’argument de la survie de l’humanité. « La disparition de certains territoires engendrerait d’importants changements climatiques en libérant une importante quantité de carbone (sachant que rien que les tourbières retiennent plus de 30% de carbone stocké en milieu terrestre) », avertit la DGF.

Mais que vaut cette raison face à l’argent que rapporte l’extraction du sable des lits d’oued et des zones humides ? En attendant, un réveil de la conscience écologique, la DGF organise plusieurs activités pour célébrer cette journée, dont un concours national de photographie sur les zones humides, une présentation d’un projet de développement durable des zones humides en relation avec la protection, la valorisation et l’utilisation rationnelle de l’eau et une présentation de la stratégie nationale des zones humides multisectorielle en cours d’élaboration.

Souhila H.