Les sociétés de gestion de participation de l’Etat enterrées, Le CPE décide de la création de 10 groupes industriels

Les sociétés de gestion de participation de l’Etat enterrées, Le CPE décide de la création de 10 groupes industriels

bouchouareb_850947_679x417.jpgRéuni jeudi dernier, le Conseil des participations de l’Etat que préside le Premier ministre a validé la création d’une dizaine de groupes industriels. Ceci dans le cadre de la reconfiguration du secteur public industriel.

Dans un entretien qu’il a accordé à l’APS, le ministre de l’Industrie et des Mines a longuement expliqué cette nouvelle reconfiguration qui vise, selon lui, à restreindre les centres de décisions et éviter les ordres et contre ordres.

« Le projet de reconfiguration du secteur public marchand industriel soumis à l’examen du CPE concerne la réorganisation en groupes, des 18 sociétés de gestion des participations de l’Etat (SGP) et des cinq (5) entreprises publiques économiques (EPE) non affiliées relevant du secteur », a notamment précisé Abdesselam Bouchouareb.

Ainsi, l’entreprise mère sera l’unique interlocuteur de l’actionnaire. Fini donc les SGP, dont les premiers responsables peinent à trancher sur des questions pourtant importantes, attendant tout le temps l’instruction de la tutelle. « Un seul pôle de décision se substituera à la myriade de centres de décision et agira au nom de l’Etat actionnaire dont elle exercera la plénitude des prérogatives », a encore ajouté le ministre qui a également indiqué que cette opération de reconfiguration s’achèvera avant la fin de l’année en cours.

Pour le ministre de l’Industrie, il s’agit d’avoir une « masse critique pour renforcer la position compétitive des groupes dans les filières ciblées, de mettre en place des groupes capables de développement, d’innovation et disposant de la flexibilité nécessaire à l’adaptation de nouvelles mutations.» Et M. Bouchouareb d’ajouter : « Il s’agit également de s’affirmer progressivement comme des entreprises leaders et de réaliser une spécialisation sur certains produits, de mutualiser les ressources et de partager les coûts notamment en matière d’approvisionnement en inputs et de recherche et développement ainsi que de bénéficier d’un régime fiscal spécifique aux groupes.»

Le côté management, problème majeur de gestion des entreprises a été lui aussi pris en considération. Dès lors, et au vu de cette nouvelle approche, le gouvernement, à travers le conseil des participations de l’Etat, a décidé de déterrer le contrat de performance institué au milieu des années 90. « La réussite de cette approche exige, entre autres conditions, un management qualifié composé de cadres et d’administrateurs devant jouir de grandes compétences. A ce titre, le ministère vient de lancer par voie de presse un appel à candidature pour le recrutement de managers d’entreprises et de groupes industriels pour garantir la bonne gouvernance qui rompt avec les habitudes actuelles avec obligation d’un contrat de performance. » Les ressources humaines ne sont pas négligées puisqu’il est question de mettre à niveau les employés « avec la garantie de préservation de l’ensemble des emplois. »

Avec cette reconfiguration, l’Algérie amorcera les réformes économiques de quatrième génération. Les trois premières, n’ayant pas donné les résultats escomptés ont vu la création des Fonds de participations à la faveur de la loi sur l’autonomie des entreprises. S’ensuivirent alors les Holdings avant que les pouvoirs publics n’optent pour les SGP. Ces dernières devaient d’ailleurs disparaître du temps où Abdelhamid Temmar tenait les rênes de l’Industrie et de la Promotion des investissements.

Faouzia Ababsa