Les prix des fruits et légumes devraient baisser dans 3 jours

Les prix des fruits et légumes devraient baisser dans 3 jours

Clipboard02.jpgLes prix des fruits et légumes vont baisser dans trois à quatre jours.

Une fois les premiers jours du mois sacré passés, les prix vont se stabiliser, assure l’Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa).

La demande sur les produits alimentaires était importante durant les premiers jours du mois de Ramadhan.

Cette ruée sur les étals a provoqué un déséquilibre entre l’offre et la demande.

Cependant, la demande va reculer dans les prochains jours, souligne encore l’Ugcaa.

La décrue des prix des fruits et légumes sera-t-elle donc réelle au moment où la situation sur le terrain reste incontrôlable ? Car les Algériens sont maintenant habitués aux promesses.

Il faut relever que les marchés n’ont pas dérogé à la règle cette année encore puisque le début du mois sacré a connu une envolée des prix inégalée.

La pomme de terre est proposée à 50 DA, le haricot vert, la courgette sont cédés à 70 DA alors que le prix de la tomate a triplé pour atteindre 100 DA.

Une flambée due surtout à la spéculation puisque la production n’a pas connu de déficit.

Aussi, les prix des fruits de grande consommation, comme les raisins, la pomme, la pastèque et le melon, ont connu des pics, malgré leur large disponibilité sur les étals.

Pourtant, à deux jours du mois de jeûne, les prix étaient nettement inférieurs.

L’Union avait déjà expliqué qu’il n’y avait aucune raison pour que les prix des produits alimentaires augmentent avant et pendant le mois de Ramadhan vu l’importance de l’offre en ce moment de pleine saison.

Selon l’Ugcaa, cette flambée des prix est causée essentiellement par les commerçants de détail.

«La responsabilité dans la spéculation incombe à ces derniers lesquels agissent sous le prétexte de l’offre et de la demande qui fixent les prix», a déclaré au journal El Fadjr, Salah Souileh, secrétaire général de l’Ugcaa qui compare les commerçants de détail à ceux du «marché informel».

Selon ce responsable, cette situation, paradoxale faut-il le dire, est encouragée surtout par l’absence d’un cadre réglementaire clair fixant les quantités et prix des produits alimentaires vendus.

Et c’est justement dans ce contexte, que l’Union prépare un projet de loi pour fixer et réguler les prix et incriminer les spéculateurs.

«Le dossier sera soumis au ministère du Commerce après le mois de Ramadhan», a fait savoir Salah Souileh.

Auparavant, l’Ugcaa a attribué aussi la flambée actuelle des prix des fruits et légumes au manque de marchés de détail de proximité, qui fait que les produits ne parviennent pas totalement aux consommateurs.

Selon cette organisation, 20 à 30% des produits entrant sur le marché de gros sont jetés parce qu’ils ne trouvent pas preneurs.

Il convient de rappeler qu’il existe, actuellement, 50 marchés de gros, 850 marchés de détail couverts et 1000 marchés de proximité.

L’Union propose également la création d’un réseau de distribution d’envergure nationale, régionale, locale et même de proximité.

«C’est la seule solution pour atténuer l’envolée des prix et absorber l’excédent de la marchandise, induit par le surplus de la production en raison du manque de points de vente».

Par ailleurs, l’Ugcaa considère que les taxes fiscales demeurent toujours élevées, ce qui encourage, selon eux, le marché informel.

Elle estime que plus de 800 milliards de DA échappent au Fisc chaque année, soit la moitié du montant qu’engrange l’Etat à travers le marché organisé qui compte 1,2 million de commerçants dont 10% affiliés à l’Ugcaa.

Des charges, de plus en plus élevées, endettent les commerçants puisque «plus de 10.000 registres du commerce ont été retirés ces dernières années, plus de 5000 boulangeries ont fermé entre 2003 et 2009 et plus de 20.000 artisans et commerçants exerçant dans l’habillement ont baissé rideau».

Naïma HAMIDACHE