Les intimidations au nom de la religion se multiplient, Les femmes, premières cibles

Les intimidations au nom de la religion se multiplient, Les femmes, premières cibles

index.2.jpgDistribution et collage d’affichettes pour inciter les femmes à porter le voile, interdiction d’accès à des institutions publiques à cause de leurs tenues jugées indécentes et le blocage d’un projet de loi criminalisant la violence contre la femme, sont-ce des signes d’une société qui s’islamise ou qui se masculinise ?

L’Algérie actionne-t-elle, aujourd’hui, une machine à remonter le temps pour revenir à l’âge des sociétés régies par la domination masculine, ou est-ce un nouveau courant dit «islamiste» qui veut s’imposer par l’intimidation ? Plusieurs indicateurs prouvent que la femme est aujourd’hui au centre du sujet.

L’espace public est devenu témoin de ce que subit la femme algérienne. Violence, harcèlement physique et moral, et agressions, sont devenus des dangers potentiels auxquels la femme doit faire face au quotidien. Il y a lieu d’ajouter à cela les affichettes collées sur les murs de nos villes ou distribuées au sein de la société. Ecrites en arabe et soutenues par certaines citations et des versés coraniques, on peut citer celle-ci : «Sois un homme et oblige ta sœur à se voiler».

C’est devenu une mode de passer par «le conseil» avant d’aller vers l’étape suivante : celle de l’intimidation. Certains titres de la presse nationale ont rapporté qu’en Kabylie, ces mêmes affichettes sont distribuées de main en main, dans le but d’inciter les femmes à porter le voile.

Dans certains cas extrêmes, on a rapporté que l’insulte et le harcèlement ont vite lieu à l’égard des personnes qui refusent de le mettre.

Il est à rappeler aussi que plusieurs femmes ont été interdites d’entrée dans des institutions publiques à cause de leurs tenues jugées indécentes.

A commencer par une fille en mini-jupe qui s’est fait renvoyée de l’université par un agent de sécurité, l’empêchant ainsi de passer un examen, mettant en cause sa tenue vestimentaire. Une femme en short s’est vu refusée l’accès à un hôpital hôpital, un lieu public où le droit aux soins passe avant la tenue. Récemment, une femme portant un chemisier sans manches s’est vu refusée l’accès de la cour d’Alger.

L’agent de sécurité lui aurait même proposé de lui chercher un foulard. Ce sont des cas qui suscitent un long débat sur les réseaux sociaux, et certains commentaires d’internautes sont parfois à caractère discriminatoire.

La liberté de la femme est-elle devenue un sujet qui exige un long débat ? Une question qui demeure posée mais qui ne trouve pas de réponse claire. Nous assistons aujourd’hui à des problèmes qui n’ont pas lieu d’être.

A cet effet, il faut rappeler le projet de loi criminalisant la violence faite aux femmes, bloqué après la polémique soulevée notamment dans les milieux islamistes et ce, malgré les différentes demandes quant à son adoption.

À rappeler qu’Amnesty International a adressé une lettre au Premier ministre Abdelmalek Sellal pour qu’il prenne les mesures nécessaires concernant ce dossier.

M. M.