Les intempéries ont révélé de grandes défaillances: Où sont passés les plans Orsec

Les intempéries ont révélé de grandes défaillances: Où sont passés les plans Orsec

P20120214-11.jpgBrrr… Il a fait froid sur le Nord du pays depuis plus de dix jours. Il fera froid pour plusieurs jours encore. De la pluie et encore de la pluie et du froid. Moins de neige cependant si l’on croit les BMS de la météo qui se succèdent. Un bulletin est émis pour quelques heures.

Sa validité n’a pas encore expiré qu’il est émis un autre BMS qui fait état de l’arrivée d’une perturbation. Celui d’hier, émis en milieu de journée annonce que de fréquentes averses de pluies, parfois accompagnées de grêle, continueront d’affecter, durant les prochaines 24 heures plusieurs wilayas du Centre et, durant les prochaines 48h, des wilayas de l’Est du pays.

Les wilayas concernées sont : Alger, Tipasa, Blida, Boumerdès, Bouira et Tizi-Ouzou. Le BMS est valable jusqu’au mercredi 15 février à 12h00, précise la même source. Les cumuls estimés atteindront ou dépasseront localement 30 mm durant la validité. Ces averses concerneront également les wilayas de Jijel, Skikda, Annaba, El Tarf, Guelma et Souk Ahras.

La validité des prévisions pour ces wilayas court jusqu’au jeudi 16 février à 12h. Les cumuls estimés seront de l’ordre de 50 mm et atteindront ou dépasseront localement les 70 mm sur la wilaya de Jijel, selon l’ONM. Que d’eau tombée du ciel. La situation n’est pas prête de se normaliser. Loin de là. Routes encore coupées. Une forte perturbation des marchés, des denrées alimentaires qui viennent à manquer et toujours la bobonne de gaz aussi rare et qui vaut son pesant d’or.

Une situation difficile qui suscite chez les habitants du Nord du pays des plaintes ou de la « nervosité » extrême que ne viennent pas adoucir les efforts des militaires, des policiers et autres soldats du feu et des élans de solidarité et d’entraide manifestés par les populations unies par un même destin.

Le pays est-il confronté à un risque majeur pour ne voir que des soldats, des agents de la Sûreté nationale et des sapeurs-pompiers sur le théâtre des «opérations», pour reprendre le terme qu’utilisent ces corps dans leurs missions ?

Il est vrai que l’Algérie vit des moments difficiles induits par des journées hivernales rigoureuses. Plus de pluie que la moyenne saisonnière et des tempêtes de neige en invité surprise sur les zones côtières et des reliefs de basses altitudes. Pour autant, faut-il laisser aux seuls corps constitués le soin de secourir des populations entières en totale détresse.

Où sont-ils ces politiques qui convoquent les médias pour inaugurer en grande pompe une «réalisation» aussi insignifiante soit-elle ? Pourtant, les secteurs des travaux publics, des transports, de l’énergie et de la solidarité nationale sont les premiers interpellés pour trouver des solutions à cette situation qui pénalise les citoyens et pour une grande part, l’économie nationale.

Apparemment les leçons des expériences des séismes de Chlef et Boumerdès, les inondations de Bab El Oued pour ne citer que les catastrophes majeures n’ont pas été tirées. Les plans Orsec, que devrait en principe actionner chaque wilaya en cas de coup dur, ont-ils été oubliés par les responsables locaux ? La situation l’exigeait et l’exige toujours.

Aucune de la trentaine de wilayas confrontées aux caprices de dame nature ne l’a mis en œuvre pour parer au plus pressé. A moins qu’il n’existe que sur le papier et non physiquement (moyens matériels et de subsistance pour les populations). Auquel cas, ces responsables répondraient de graves négligences et de non-assistance à des personnes qui vivent dans le besoin le plus absolu. Mais qui situerait les responsabilités de tout un chacun ? La question est posée.

Sadek Belhocine