Les indicateurs en baisse, La situation financière est-elle au rouge ?

Les indicateurs en baisse, La situation financière est-elle au rouge ?

djellab_851750_679x417.jpgLes propos du ministre des Finances laissent pantois. La situation financière du pays n’est pas au beau fixe et présente des carences qu’il faut corriger.

L’argentier du pays, Mohamed Djellab, ne s’alarme pas mais tire la sonnette d’alarme. « Le recul du prix du pétrole ne constitue pas pour le moment un danger sur les équilibres budgétaires internes, mais c’est un avertissement que le gouvernement est appelé à prendre très au sérieux» a-t-il tonné devant les députés.

En termes d’indices, la baisse des recettes pétrolières est au centre des enjeux avec 46,5 milliards de dollars pour 2014 par rapport aux 47,1 milliards de dollars engrangés en 2013. Mais là, n’est pas l’unique indicateur qui renseigne sur la baisse du régime qui se traduit à son tour par une déprime de l’activité économique.

Il s’agit tout bonnement de la dépense publique dont le gouvernement a recours pour satisfaire les besoins salariaux de certains secteurs qu’is ont revendiqués depuis le début de l’année. Le gouvernement est obligé pour acheter la paix sociale de mettre à la disposition de ces catégories des budgets spéciaux sans compter les dépenses de fonctionnement qui ne cessent d’augmenter d’année en année.

Si le gouvernement voit juste dans ces procédés, certains experts et opposants y voient de la gabegie et des dépenses supplémentaires sans argument au profit de secteurs improductifs qui ne génèrent aucune recette pour le Trésor. Face à cette situation, le gouvernement de Sellal ne voit aucun inconvénient dans les recettes de l’Etat dont une partie est recouvrée par le Fonds de régulation des recettes dont le montant actuel se situe à 4424 milliards de dinars en 2014 contre 5500 milliards en 2013.

Mais comme l’a indiqué lui-même le ministre des Finances avant de reprendre les propos du ministre de l’Energie : « l’Algérie produit moins de pétrole ». Mais cela ne se traduit pas forcément par une grave crise qui risque de secouer l’économie nationale. Toutefois, les organismes internationaux, dont le FMI, ont formulé des critiques à l’endroit du gouvernement algérien en le mettant en garde contre le recours excessif à la dépense publique.

Mais l’Algérie, faut-il le nuancer, n’a pas de « dérive financière » comme le laisse penser l’exécutif mais fait face à l’aléa de la volatilité des prix des hydrocarbures de l’extérieur. D’autre part, l’Algérie n’a pas trop le choix puisqu’elle tient à respecter la feuille de route tracée pour l’amélioration de la condition de vie des citoyens, bâtir les infrastructures de base et relancer son tissu productif.

Tout cela nécessite autant d’argent que possible. Or tout cela exige ainsi de « rationnaliser les ressources financières » de l’Etat, éviter le gaspillage pour des projets inutiles et de ne consentir des augmentations que pour les secteurs productifs et rentables. C’est un véritable dilemme qui se pose pour le staff de Sellal.

Fayçal Abdelghani