Les énergies renouvelables pour sortir de la dépendance aux hydrocrbures, L’Algérie doit tourner le dos au pétrole!

Les énergies renouvelables pour sortir de la dépendance aux hydrocrbures, L’Algérie doit tourner le dos au pétrole!

P150726-16.jpgLa conjoncture actuelle n’indique pas que les cours de l’or noir vont se ressaisir même si le dernier rapport de la Banque mondiale montre qu’ils auraient augmenté au second trimestre de 2015 pour atteindre les 57 dollars.

Flippant. L’Algérie a-t-elle un plan B qui puisse lui permettre d’éviter le stress permanent que lui procure le baril de pétrole? Si l’on se réfère aux déclarations du ministre des Affaires étrangères, on peut dire que l’alternative existe. Sur quel secteur peut-elle donc tabler? «L’Algérie a les moyens de son ambition dans le domaine des énergies renouvelables, une ambition légitime » pour la hisser au statut de leader africain, voire mondial en la matière», avait déclaré Ramtane Lamamra le 21 juillet écoulé à partir de Paris.

Une déclaration argumentée qui en dit long sur les potentialités de l’Algérie qui a tissé une longue idylle de plus d’un demi-siècle avec son pétrole. Le moment est donc tout indiqué pour qu’elle prenne ses distances avec cette ressource qui de temps à autre, de manière cyclique, vient lui rappeler que ce compagnonnage est loin de constituer un long fleuve tranquille. La conjoncture actuelle n’indique pas que les cours de l’or noir vont se ressaisir, même si le dernier rapport de la Banque mondiale montre qu’ils auraient augmenté de 17% au second trimestre 2015 et atteint 57 dollars. Rien de rassurant toutefois.

L’Algérie qui a pris toute une batterie de mesures pour y faire face dispose aussi d’une manne financière de près de 160 milliards de dollars pour franchir sans trop d’encombres cette étape difficile. Un contexte qui reste délicat et qui dicte à l’économie nationale le besoin de sortir de sa dépendance à ses exportations d’hydrocarbures. Elles constituent l’essentiel des revenus du pays en devises. L’urgence de la diversification de l’économie est donc devenue vitale pour assurer l’avenir des générations futures. Il y a cette piste, et bien d’autres, indiquée par le chef de la diplomatie qui, dans l’immédiat, se présente comme une bouée de sauvetage. Il faut cependant rappeler qu’elle répond en écho à l’appel lancé par l’initiateur des journées de l’énergie.

«L’Algérie doit mettre en oeuvre une stratégie pour assurer un développement durable multidimensionnel à l’horizon 2030, en insistant sur la nécessité de tourner le dos aux énergies fossiles, de mettre en place une réelle politique d’économie d’énergie, évaluée à plus de 20%, d’aller sans tarder vers un plan Marshall d’énergie renouvelable…» avait déclaré à L’Expression le 16 avril 2013 le Pr Chems Eddine Chitour directeur du Laboratoire de valorisation des énergies fossiles à l´Ecole polytechnique d’Alger lors de la tenue des 17èmes journées de l’énergie. Faut-il y voir un signe du virage qui doit s’opérer et sortir certains projets des oubliettes? Que devient en effet Desertec? A-t-il été abandonné? Il avait pour objectif de répondre en grande partie aux besoins des pays producteurs d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, et à couvrir jusqu’à presque 20% de la demande d’électricité en Europe, soulignent les experts.

Une opportunité inouïe pour l’Algérie qui est «le pays le plus vaste d’Afrique, du Monde arabe et de la Méditerranée et dispose d’un des gisements solaires les plus importants au monde, estimé à plus de 5 milliards GW/an», avait fait valoir le chef de la diplomatie algérienne lors de la première session des consultations ministérielles informelles préparatoires à la COP21 portant sur les questions politiques et l’équilibre général de l’accord qui s’est tenue dans la capitale française, il y a moins d’une semaine.

Les entreprises désireuses d’investir dans ce domaine éviteront-elles les traditionnelles tracasseries administratives? Une question incontournable qui indique que le tournant que s’apprête à négocier l’économie nationale doit s’accompagner de réformes qui faciliteraient l’investissement. Il y va de l’avenir du pays et de la crédibilité de ses engagements.