Les concessionnaires face à la sécurité routière en Algérie, Des véhicules dépourvus d’ABS et d’airbags se vendent toujours

Les concessionnaires face à la sécurité routière en Algérie, Des véhicules dépourvus d’ABS et d’airbags se vendent toujours

autoroute. cllll--.jpgLes véhicules sont responsables des accidents de la route à hauteur de 2 % à 2,3 %, selon les chiffres de la police et de la Gendarmerie nationale.

Le système de freinage est le deuxième motif de mise en cause des véhicules dans les accidents de la route meurtriers. Et pourtant, si le dispositif de frein antiblocage ou ABS et l’airbag sont obligatoires, certains véhicules, qui en sont dépourvus, se vendent encore en Algérie. Mais, d’abord, une précision sur les accidents. Pour la gendarmerie, « c’est grâce aux enquêtes que la responsabilité est déterminée, car l’âge du véhicule ne signifie rien ».

En d’autres termes, les véhicules neufs sont aussi à l’origine des accidents. Reste que certains concessionnaires vendent encore des voitures sans équipements nécessaires à la sécurité. C’est le cas du constructeur coréen Hyundai avec les véhicules Atos Eon et i10. Mais les représentants du service communication de ce concessionnaire affirment que le prochain arrivage verra toute la gamme équipée de ces deux systèmes. Toutefois, ils précisent que le système de freinage des véhicules, actuellement, est « bon » et la marque serait classée au Top 3 et Top 4, selon les crash-test.

Chez Peugeot, les 301 A ne sont pas dotés d’airbag ni d’ABS, mais à partir du mois de mai 2013, toute la gamme du constructeur sera équipée de ces systèmes devenus désormais, obligatoires en Algérie, confie-t-on sur le stand de Peugeot Algérie. Chez la marque KIA, classée 5 étoiles dans les crash-test par Euro NCAP et NHSA (New Hampshire Swim Association), on signale que tous les véhicules sont équipés d’ABS, de double airbag et même pour certains modèles de 6 airbags, selon la directrice de marketing, Mlle Dallel Haroun.

Le concessionnaire Sovac, représentant des marques Volkswagen, Audi, Skoda, Seat et Porsche, signale que ses voitures sont toutes équipées d’ABS et d’airbags. Ses véhicules sont classés, lors du crash-test Euro NCAP, 5 étoiles en 2012, affirme sa chargée de communication. Selon le directeur général adjoint du Groupe CIMA Motors Algérie (Volkswagen, Renault, Fiat, des Dodge, Jeep …), Billel Tahkout, tous les véhicules sont équipés d’ABS et de double airbag.

« Même la voiture la moins chère de la gamme, la new Zotye Z 100 ». Interrogé sur le crash test, M. Tahkout signale que certains véhicules sont aux normes Euro 4, d’autres Euro 5 et bientôt Euro 6, soit 4 étoiles. « Pour avoir des échos sur la qualité de nos produits, nous invitons nos clients à répondre à un questionnaire », précise-t-il. Et d’ajouter : « Jamais nos véhicules n’ont été impliqués dans des accidents sauf dans le cas de conduite dangereuse ». Pour les marques chinoises, M. Tahkout signale qu’« elles sont numéro 1 en Chine et sont pourvues de technologie allemande ».

Les marques à l’origine des accidents ne sont pas connues Jusque-là, les services de police n’ont pas détaillé leur bilan des accidents pour relever les marques et modèles responsables des accidents ou le véhicule qui en est à l’origine, a indiqué le lieutenant Mohamed Sadaki, directeur de la sécurité publique à la DGSN. Par contre, le chef de bureau de prévention routière, Azzouz Latrèche, a indiqué qu’une étude a été réalisée par son institution à cette fin sans, toutefois, donner ses résultats. La question a été posée par la présidente de l’association El Baraka, Flora Boubergout.

« Dans les statistiques, est-ce que les marques et l’élément technique à l’origine des accidents sont relevés  ? », s’est-elle interrogée. Elle affirme, en citant comme sources les mécaniciens, que « 90 % des accidents mettent en cause des véhicules chinois, car la pièce détachée ne répond pas aux normes ». Dans la majorité des cas, la première cause des accidents reste l’excès de vitesse, a-t-elle souligné en ajoutant que « l’installation d’un lecteur DVD en face du conducteur constitue un danger ». Mme Boubergout a, par ailleurs, déploré que « la Caisse nationale d’assurance sociale ne rende pas publics les montants déboursés pour la prise en charge et l’indemnisation des victimes d’accidents de la route ». Du côté de l’Association de protection du consommateur et de l’environnement d’Alger, on affirme que des plaintes portant sur l’absence d’ABS et les airbags défectueux ont été déposées.

Fella Midjek