Les adieux amers de Nadia Labidi au ministère de la culture: « je suis aussi propre qu’à mon arrivée »

Les adieux amers de Nadia Labidi au ministère de la culture: « je suis aussi propre qu’à mon arrivée »

r-LABIDI-MIHOUBI-large570.jpgNadia Labidi a passé dimanche la main à Azzedine Mihoubi au ministère de la culture et appelé les cadres du secteur à lui apporter leur soutien pour une « culture algérienne authentique qui fait la fierté des citoyens » et pour la promouvoir.

Dans un discours plutôt convenu, elle a souhaité que le nouveau ministre de la Culture poursuive le travail initié pour le développement du secteur de la culture en Algérie. Elle a qualifié son passage à la tête du ministère de la Culture de « riche » au regard des activités, des expériences, du travail et des personnalités culturelles rencontrées.

Elle a appelé les cadres à lui apporter leur soutien afin de « préserver la culture algérienne authentique, source de fierté pour l’Algérien, et de la hisser à la place qui lui sied ».

Mais l’ancienne ministre de la culture est sortie des conventions d’une cérémonie purement protocolaire en évoquant, avec une certaine amertume, les violentes attaques qu’elle a subies au cours des dernières semaines de la part de Louisa Hanoune et des députés du Parti des Travailleurs (PT).

Nadia Labidi a indiqué qu’elle ne renonçait pas à la plainte pour diffamation le 7 mai dernier qu’elle portée devant le tribunal de Sidi M’hamed, après des déclarations particulièrement violentes de Louisa Hanoune l’accusant d’être une « délinquante », « une chef de bande », « une petite oligarque », de dilapidation des deniers publics et de servir ses proches et donc d’être en plein « conflit d’intérêts ».

La procédure engagée par Nadia Labidi laisse dubitatif les observateurs sur la possibilité d’aboutir réellement à un procès. Mme Hanoune s’est déclarée prête à renoncer à son immunité parlementaire et a déclaré avoir saisi le président de l’assemblée populaire nationale (APN) en ce sens.

Des juristes doutent que cela aille plus loin, la procédure de levée de l’immunité parlementaire étant particulièrement lourde et le pouvoir plutôt peu intéressé par entretenir une affaire qui sent, selon des journalistes, la « bataille de sérail ».

« Je pars aussi propre que quand je suis arrivée »

L’affaire pourrait en rester là, sans suite. Dans les milieux politiques et médiatiques, on a vu dans les charges de la secrétaire générale du PT une guerre par procuration pour l’ancienne ministre de la culture Khalida Toumi.

Louisa Hanoune a nié mais elle a systématiquement au cours de ses déclarations et interview défendu la gestion de Khalida Toumi et a affirmé que celle-ci a répondu aux critiques contenus dans un rapport de la Cour des comptes sur la gestion des dépenses au ministère de la culture.

Il est inconcevable pour quiconque, a dit Nadia Labidi, « d’être diffamé et que l’on dise de lui des mensonges qu’il soit ministre ou simple citoyen ».

« Je suis aujourd’hui symboliquement avec les mêmes habits que je portais quand je suis arrivé au ministère de la culture. Pour montrer que j’y suis entrée propre et honnête et je le quitte propre et honnête. J’étais au service du pays ».

« Le ministre n’est pas au-dessus de la loi » a-t-elle ajouté en évoquant la campagne virulente menée contre elle par Louisa Hanoune. « La politique, c’est une éthique, des positions. C’est aussi un nouveau style. J’ai voulu peut-être ouvrir un nouveau chemin et j’en ai payé le prix.